LGBTQIphobies en hausse

2 Juin 2023
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Violent ! Insultes, crachats, discriminations… Jusqu’aux violences physiques : la haine contre les personnes LGBT+ reste « ancrée » dans la société française, s’alarme, dans son rapport annuel publié mardi 16 mai, l’association SOS Homophobie. Elle enjoint le gouvernement à « agir beaucoup plus résolument » contre ce fléau. Au moyen de sa ligne d’écoute anonyme (01 48 06 42 41) et de ses espaces numériques, l’association a recueilli, en 2022, quelque 1 500 signalements relatifs à des situations de haine homophobe ou transphobe, soit un niveau à peu près stable par rapport à l’année 2021. L’évolution est, en revanche, « préoccupante » concernant les agressions physiques. Elles sont en hausse de 28 % entre 2021 et 2022, soit une tous les deux jours, a souligné, auprès de l’AFP, Joël Deumier, co-président de l’association. « Malgré l’évolution des lois et des mentalités, aujourd’hui les personnes LGBT ne peuvent toujours pas vivre librement, telles qu’elles sont », a-t-il déploré. La violence, qui peut prendre la forme de « guet-apens tendus via des applications de rencontres », s’abat parfois sur les victimes « pour des motifs futiles et souvent inexistants », résument les auteurs-rices du rapport. Ils et elles citent de nombreux cas, comme celui d’un couple d’hommes agressé à coups de couteau dans le métro, de deux femmes ayant découvert une vingtaine de crachats sur leur voiture, d’un jeune homme roué de coups par cinq agresseurs ou encore d’un autre jeune harcelé par son voisin qui lui a lancé : « Tu es d’une race qui ne mérite pas de vivre ». De nombreux témoignages recueillis par l’association font état de discriminations, concernant, par exemple, des agences immobilières, dont certaines « refusent de louer ou de vendre à des couples ou familles » LGBT+. Ainsi, un couple gay n’a pas pu louer une chambre dans un hôtel parisien, au motif que « ce n’est pas possible, deux hommes dans une chambre avec un grand lit ». De la même manière, une personne non binaire s’est vu refuser l’entrée d’une bibliothèque publique et une femme octogénaire transgenre celle d’une boutique de prothèses auditives. Après une hausse de 13 % en 2021, les actes transphobes ont encore augmenté de 26 % en 2022, une forme de rejet « banalisé » et entretenu par les établissements scolaires qui « refusent souvent toute modification administrative » du genre des élèves transgenres, dénonce le rapport. Pour enrayer ces actes de haine, le gouvernement doit lancer une « campagne nationale de sensibilisation », réclame SOS Homophobie, pour qui il faudrait également « renforcer les moyens d’enquête » et mieux former les forces de l’ordre qui refusent encore trop souvent de prendre en compte les plaintes des victimes.