L'Inde au secours de la Suisse pour le VHC

12 Mai 2017
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Les traitements contre l'hépatite C sont extrêmement onéreux en Suisse, rappelle La "Tribune de Genève" (3 mai). Il faut compter en effet 60 000 francs suisses (environ 55 326 euros) en moyenne pour une cure de huit à douze semaines. Ce prix est celui facturé par le laboratoire américain Gilead pour le Sovaldi (sofosbuvir). Inquiet des coûts, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a voulu y mettre le holà comme le rappelle le quotidien "Luzerner Zeitung" (3 mai 2017, en allemand). L'OFSP a bien tenté de négocier avec le laboratoire une baisse des prix, mais celui-ci n’a rien voulu entendre. Comme cela a été pratiqué ailleurs, en France notamment jusqu’au début de cette année, les autorités de santé ont donc limité son utilisation avec remboursement aux personnes dont l’état de santé était le plus dégradé ; les autres personnes étant invitées à financer elles-mêmes leur traitement. Ce choix n’a évidemment pas fait consensus et fait l’objet de vives critiques y compris de la part de certaines caisses d’assurance. C’est le cas de Concordia qui a décidé de se tourner vers l’Inde "pour cette catégorie d'assurés exclue par l'OFSP". En Inde, on trouve des versions génériques des antiviraux à action directe. "Ces produits peuvent être utilisés en Suisse pour une durée maximale de trois mois de traitement", rappelle d’ailleurs Nikolai Dittli, le directeur général de Concordia, interviewé par "La Tribune de Genève". Le coût du traitement tombe alors à 1 500 francs suisses (1 382 euros) la cure. Pour s’assurer de la qualité des traitements génériques, ces derniers sont testés et distribués par le Fix hepC buyers club, une organisation australienne créée sur le même principe que les Buyers clubs pour le VIH il y a quelques années. Des centres suisses contre les dépendances assurent le suivi médical des personnes concernées. Depuis février 2017, Concordia prend à sa charge entre 50 et 75 % de la facture, pour autant que les personnes assurées aient souscrit la bonne assurance complémentaire. Comme le rappelle le quotidien suisse, le pays compte près de 80 000 personnes vivant avec le VHC, âgées pour la plupart entre 30 et 65 ans.