Loi de santé et médecins : la bronca, c’est déjà !

10 Septembre 2014
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Médecins et professionnels de santé commencent à découvrir les premiers contours de la future loin de santé de Marisol Touraine… qui sera débattue début 2015, a priori. Un avant-projet (rien de définitif donc) tourne déjà et les premières réactions se font jour. Les syndicats de médecins libéraux voient déjà rouge, indique le "Quotidien du Médecin" (4 septembre) sur deux sujets : le tiers payant généralisé en ville et le testing. Sur le premier sujet, la future loi envisagerait la généralisation du tiers payant en médecine de ville en 2017. Pour le gouvernement, il s’agit d’un moyen de "réduire les inégalités sociales de santé", un des grands objectifs du futur texte. Un chiffre simple : chaque année, 16 % des Français renoncent à des soins pour des raisons financières. Le tiers payant généralisé, c’est la dispense d’avance de frais. Celle-ci concernerait en 2015 les personnes qui sont bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé, puis, en 2017, à tous les Français. Les syndicats de médecins sont globalement contre. Autre sujet qui fâche : le testing. La future loi le remettrait au goût du jour. Il était déjà prévu dans la loi HPST de Roselyne Bachelot, mais le Sénat avait mené un travail de sape et la mesure n’avait finalement pas vu le jour. Pourtant, c’est un outil clef pour lutter contre les refus de soins qui sont nombreux et touchent tout particulièrement les personnes bénéficiaires de la CMU, de la CMU-C, de l’ACS, de l’AME, etc. La future loi confierait aux différents ordres professionnels le soin d’évaluer ces refus de soins en s’appuyant sur des observatoires des refus de soins qui auraient notamment la charge de réaliser des opérations de testing. Le refus de soins est interdit, mais il est difficile d’en apporter la preuve, il n’est donc quasiment pas sanctionné. Cette pratique du testing qui ne serait pas nécessaire si l’ensemble des médecins et professionnels respectaient scrupuleusement les règles déontologiques qui régissent leurs professions, a toujours été sévèrement attaquée par les syndicats de médecins. Elle est bien évidemment soutenue et de longue date par les associations de malades. A suivre, mais cela promet déjà.