Loi Famille : l’UMP en grosses manœuvres

22 Mai 2014
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L’UMP fait de nouveau le forcing contre la proposition de loi famille qui est débattue à l’Assemblée nationale depuis le 19 mai. Et pourtant, le texte a évacué les brûlots que constituaient la PMA ou la GPA. La secrétaire d'Etat chargée de la Famille, Laurence Rossignol, a martelé (19 mai) sa volonté d'"apaisement" autour de la proposition de loi sur la famille, se voulant rassurante sur plusieurs points controversés, parfois jusqu'au sein de la gauche. La proposition de loi socialiste et écologiste sur l'autorité parentale et l'intérêt de l'enfant est "une loi du quotidien", "utile" pour répondre aux changements de structure des familles sans entraîner de "modifications majeures du droit de la famille", et n'a "que de bonnes intentions", a-t-elle déclaré dans son discours liminaire à l'Assemblée nationale. A gauche, il y a parfois du scepticisme et à droite on ne la croit pas. L’UMP a d’ailleurs choisi de faire monter au front des parlementaires qui s’étaient déjà illustrés dans les débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. L’UMP a déposé pas loin de 600 amendements sur les 700 déposés sur un texte qui comprend vingt articles. La secrétaire d'Etat chargée de la Famille a estimé qu'"une fois de plus, l'UMP fait de l'obstruction" en multipliant les amendements. "Ceux qui sont à la manœuvre ont toujours la même obsession : traquer tout ce qui pourrait - supposément - avantager les couples homoparentaux", estime la ministre, citée par l’AFP. "En l'occurrence c'est faux, cette loi n'aborde absolument pas cette question", ajoute-t-elle, jugeant que "l'augmentation de 78% des actes homophobes en 2013 invite à la mesure et la responsabilité". Les députés UMP ont effectivement une approche radicale du texte. Par exemple, un de leurs amendement demande que dans l’article 227‑25 du code pénal, celui sur les relations sexuelles entre majeur et mineur que "le mot : "quinze" soit remplacé par le mot : "dix-huit". Selon lui, actuellement, s’il n’y a pas contrainte, "le mineur de quinze ans et plus n’est plus protégé pénalement en cas de relations sexuelles avec un majeur", sauf si cette personne majeure exerce une autorité sur lui. "Or, peut-on envisager sérieusement qu’une relation sexuelle puisse être véritablement consentie à quinze ans ?", explique Jean-Frédéric Poisson, le député auteur de l’amendement. Comme le fait remarquer un article de Libération, "Si jamais cela devait passer, à cette époque de l’année, en mai, cela reviendrait à interdire les relations sexuelles entre un-e terminale né-e en début d’année et un-e autre né-e en fin d’année. Sans parler des secondes qui n’auraient plus le droit de sortir avec "les grands" plus âgés. Et des exemples de retour en arrière, il y en a légion dans les amendements de l’UMP.

Commentaires

Portrait de frabro

Le comportement d'opposition systématique de certains politiques à toute évolution sociétale est affligeant et totalement contre productif pour eux.

Outre que leur technique de blocage ne marche pas, elle les déconsidère chaque jour un peu plus auprès d'une majorité de citoyens. Pour les autres, ils préfèrent de toutes façon voter aux extrêmes plutôt que de voter pour des partis qui n'ont plus rien à proposer hormis d'être contre tout ce que proposent les autres.

C'est le degré zero de la politique.