Loi homophobe : le président ougandais refuse de ratifier le texte

23 Janvier 2014
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Le président ougandais Yoweri Museveni a refusé de signer une loi controversée sur l'homosexualité qui prévoyait la prison à vie dans certains cas, déclarant qu'il y avait de meilleurs moyens pour soigner cette "anormalité", a rapporté (17 janvier) un quotidien ougandais. Dans une lettre adressée au Parlement, le président a déclaré que l'homosexualité était provoquée soit par la multiplication "des coucheries" soit par le besoin de gagner de l'argent. Et les lesbiennes choisissent des partenaires féminines à cause de leur "misère sexuelle" et leur incapacité à se marier avec un homme, a-t-il poursuivi dans la lettre citée par le journal "Daily Monitor". "La question centrale sur le débat portant sur l'homosexualité est que fait-on avec une personne anormale ? Est-ce que nous le ou la tuons ? Les emprisonnons-nous ? Les réprimons-nous ?", écrit le président dans sa lettre au Parlement. "Même avec une loi, ils poursuivront tout simplement dans le secret et continueront de pratiquer leur homosexualité, leur lesbianisme, par besoin d'argent", croit-il savoir. Autrement dit la loi votée par une majorité écrasante du Parlement le 20 décembre 2013 serait inutile. Pour rappel, cette loi prévoit la prison à perpétuité pour les récidivistes. Elle a été très vivement critiquée par les Etats-Unis et les pays occidentaux ainsi que par les organisations de défense des droits de l'homme. On en est là aujourd’hui : un président fortement homophobe (son courrier parle pour lui), mais une volonté de limiter les dégâts en refusant d'avaliser la nouvelle législation. Pour le président ougandais, l'amélioration de l'économie du pays — notamment une rapide industrialisation et la modernisation de l'agriculture — est la meilleure façon de "sauver" les jeunes gens du risque d'avoir un "comportement dégoûtant".