Loi hongroise anti-LGBT+

14 Avril 2023
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Dénonciation. La Hongrie a fustigé vendredi 7 avril la décision de quinze pays de l’Union européenne de s’associer au recours introduit par la Commission européenne devant la justice de l’UE contre une loi jugée discriminatoire à l’égard des personnes LGBT+. « Nous ne cèderons pas à la pression, nous protégerons nos enfants ! », a réagi sur Facebook la ministre de la Justice, Judit Varga, annonçant sans plus de détails « de nouvelles mesures » à l’automne. Outre la France et l’Allemagne, qui ont annoncé (6 avril) se joindre à la procédure, interviennent la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Autriche, l’Irlande, Malte, le Danemark, le Portugal, l’Espagne, la Suède, la Slovénie, la Finlande et la Grèce. Il s’agit donc d’une vaste démarche, assez inédite. Le recours est également soutenu par le Parlement européen. « Cette coalition historique d’institutions européennes et d’États membres envoie un message fort à Viktor Orban [Premier ministre hongrois, ndlr] concernant la défense de nos valeurs fondamentales d’égalité, d’inclusion et d’État de droit », a salué l’ONG belge Forbidden Colours. « Quinze États membres et le Parlement européen — l’institution du Peuple européen — se positionnent clairement du côté de la liberté », s’est aussi réjoui l’eurodéputé français Pierre Karleskind (Renew Europe, centristes et libéraux), le vice-président de l’intergroupe LGBTI au Parlement. La Hongrie s’est dotée en juin 2021 d’une loi interdisant « la représentation ou la promotion » de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs-es. Ce texte a suscité des réactions indignées, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen parlant de « honte ». L’exécutif européen a ouvert une procédure d’infraction contre la Hongrie qui a conduit à une saisine de la Cour de justice de l’UE en décembre 2022. La Commission estime que cette loi viole l’article 2 du Traité sur l’Union européenne — portant en particulier sur le respect des droits humains et la non-discrimination — et la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Elle juge aussi qu’elle enfreint les directives sur le commerce électronique, les services dans le marché intérieur et les services de médias audiovisuels. Du côté hongrois, on estime que « l’éducation des enfants est le droit exclusif des parents » et, par ailleurs, « une compétence nationale ». « Il est triste que plusieurs pays de l’UE succombent à la propagande de genre promue par Bruxelles et outre-Atlantique », a commenté la ministre de la Justice… ce qui donne un aperçu de son état d’esprit. D’un point de vue technique, en s’associant à la procédure, le Parlement ou un État membre peuvent faire valoir des arguments en soutien au recours.