Loi recherche : des inquiétudes

13 Mars 2020
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Environ 150 chercheurs-ses et personnels de 141 revues scientifiques se sont mobilisés, fin février, contre la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Pour marquer leur désapprobation et leur colère, ils-elles ont déposé des « pages blanches » devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à Paris. « Ça fait cinq/dix ans qu'il y a des reformes dans l'enseignement supérieur et la recherche, que les emplois pérennes sont détruits, que nous sommes soumis à des exigences gestionnaires... Nos conditions de travail se dégradent rapidement et la loi qui s'annonce va parachever ce mouvement. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! » a déclaré à l'AFP Laure Bereni, sociologue, directrice de recherche au CNRS. Les manifestants-es brandissaient des pancartes représentant des couvertures de revues de sciences humaines et sociales barrées d'un bandeau rouge « science en danger ». Ils-elles ont déposé devant la grille du ministère des cahiers remplis de pages blanches « pour matérialiser l'impossibilité de travailler, de produire et de publier des connaissances si les reformes à venir continuent de détruire les infrastructures publiques de la recherche ». Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé en février 2019 le lancement d'une loi de programmation pluriannuelle pour la recherche. Mais initialement prévu pour fin 2019, le projet de loi n'a toujours pas été présenté. « La future loi nous portera un coup fatal, elle entraînera la précarisation massive des métiers de la recherche et de l'enseignement supérieur, elle subordonnera toujours davantage la recherche à des finalités politiques et gestionnaires, elle sapera les fondements d'une recherche de haut niveau », redoute Laure Bereni.