L'Ouganda veut sa loi homophobe

16 Mars 2023
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Bis repetita. L'Ouganda a mis à l’étude une nouvelle proposition de loi anti-homosexualité, a affirmé la présidente du Parlement, alors que les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, explique l’AFP. Selon un enregistrement audio auquel a eu accès l'AFP, Annet Anita Among a annoncé, début mars, lors d'une rencontre religieuse, cette nouvelle initiative LGBTphobe. Les relations homosexuelles sont illégales en Ouganda — un héritage des lois coloniales, mais depuis l'indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni en 1962 aucune condamnation n'a eu lieu pour des actes homosexuels consentis. Les ambassades occidentales et les agences humanitaires qui travaillent en Ouganda, et ont à de nombreuses reprises défendu des membres de la communauté LGBT, sont régulièrement accusées de « promouvoir l'homosexualité » dans ce pays d'Afrique de l'Est. Comme le rappelle l’AFP, ces dernières semaines, des théories conspirationnistes ont enflé sur les réseaux sociaux, associant des affaires d'abus sexuels sur des enfants dans des internats à l'homosexualité entre adultes ; un amalgame assez fréquent destiné à justifier ce type de mesures. Le mois dernier, le gouvernement a lancé une enquête sur une prétendue « promotion » des droits LGBTQI+ dans les écoles. En 2014, un tribunal ougandais avait bloqué un projet de loi approuvé par les députés-es et signé par le président Yoweri Museveni qui voulait punir les relations homosexuelles de prison à vie. Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après son passage devant le Parlement. Dans l'enregistrement écouté par l'AFP, Annet Anita Among a expliqué : « Nous sommes reconnaissants à nos promoteurs de l'homosexualité pour le développement socio-économique qu'ils ont apporté au pays mais nous ne sommes pas reconnaissants de la morale qu'ils sont en train de tuer ». Etv la femme politique d’expliquer : « Nous n'avons pas besoin de leur argent, nous avons besoin de notre culture ». De son côté, Frank Mugisha, directeur exécutif de Sexual Minorities Uganda, la principale organisation de défense des gays en Ouganda, interdite depuis l'année dernière, a indiqué qu'il était d'ores et déjà inondé d'appels à propos de cette éventuelle nouvelle loi. « Les membres de la communauté vivent dans la peur. Les relations homosexuelles sont déjà illégales et une nouvelle loi signifierait encore plus de harcèlement et de discriminations contre des gens qui sont déjà vulnérables », a-t-il expliqué.