L’UE adhère à la Convention d’Istanbul

8 Juin 2023
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L’Union européenne a annoncé (1er juin) son adhésion à la Convention d’Istanbul réprimant les violences contre les femmes, une étape surtout symbolique qui permettra d’appliquer certaines dispositions dans les États membres qui ne l’ont pas ratifiée. La Convention d’Istanbul, adoptée en 2011 et entrée en vigueur en 2014, est un traité international du Conseil de l’Europe — organisation paneuropéenne regroupant 46 pays — fixant des normes juridiquement contraignantes pour prévenir et lutter contre les violences envers les femmes. Elle oblige notamment les pays adhérents à adopter une législation réprimant la violence à l’égard des femmes, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, et à prévoir des refuges pour les victimes de violences. Elle contient des mesures spécifiques pour la protection des femmes migrantes et celles qui sont demandeuses d’asile. L’Union européenne a signé cette convention en 2017 mais a tardé à la ratifier, en raison d’une absence de consensus parmi ses États membres, précise l’AFP. Vingt-et-un pays de l’Union européenne l’ont ratifiée mais parmi eux, la Pologne a annoncé son intention de s’en retirer. Six pays (Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Lituanie et Slovaquie) ont refusé de la ratifier. Ces pays dénoncent, pour certains, la mention du mot « genre » dans ce traité, y voyant une « approche idéologique », et l’accusent d’encourager l’immigration illégale. La Cour de justice de l’Union européenne a, dans un avis en octobre 2021, indiqué que l’UE pouvait ratifier la Convention d’Istanbul sans avoir l’accord de tous les États membres. Ce qui a ouvert la voie au processus d’adhésion, dont la présidence suédoise du Conseil de l’UE a fait une priorité. Cette adhésion s’applique à l’ensemble des 27 pays du bloc, mais seulement pour les dispositions relevant des compétences exclusives de l’UE : celles qui sont relatives à la coopération judiciaire en matière pénale, ainsi que celles qui concernent l’asile et le principe du non-refoulement. La Commission européenne s’est réjouie d’un « signal fort ». En Europe, « une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles », a rappelé la vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs, Vera Jourova, qui a « encouragé tous les États membres à prendre les mesures nécessaires pour prévenir cette violence et garantir une protection efficace et une aide à toutes les victimes ».