Lutéran et Lutényl : mise en garde

29 Juin 2020
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L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié une mise en garde concernant deux traitements : le Lutéran (acétate de chlormadinone) et le Lutényl (acétate de nomégestrol). Cette mise en garde concerne aussi leurs versions génériques. Dans un communiqué du 17 juin, l’ANSM alerte « à nouveau », les professionnels-les de santé et les femmes sur le risque de méningiome associé à l’utilisation d’acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) et d’acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques). Le méningiome est une tumeur, le plus souvent bénigne, qui se développe à partir des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière (les méninges). Sur la base d’une étude épidémiologique réalisée chez un très grand nombre de patientes par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-Phare et confirmant ce sur-risque, un comité scientifique de l’ANSM a émis des recommandations préliminaires d’utilisation et de surveillance, dans l’attente d’une phase de concertation qui sera organisée à l’automne, notamment avec les professionnels-les de santé et les patientes. Dans le détail, l’étude d’EPI-Phare explique que « les femmes traitées plus de six mois par acétate de nomégestrol ou de chlormadinone sont exposées à un risque multiplié respectivement par 3,3 et 3,4 par rapport au risque de base, puis par 12,5 à partir d’une dose cumulée correspondant à 5 ans de traitement pour l’acétate de nomégestrol et par sept à partir d’une dose cumulée correspondant à 3,5 ans d’utilisation de l’acétate de chlormadinone. Par ailleurs le risque de méningiome conduisant à une chirurgie intracrânienne augmente fortement avec l’âge : il est, par exemple, trois fois plus élevé pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans ». Les recommandations concernent pour une part les soignants-es et pour l’autre les patientes. Les personnes qui sont actuellement traitées « par acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) ou acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques) » sont invitées à consulter leur médecin pour discuter de leur prise en charge.