Ma séropositivité, c’est devenu mon identité

28 Septembre 2022
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PRÉSENT.E est un podcast bimensuel sur l’art contemporain fondé par la critique d’art Camille Bardin. Dans l’épisode du 6 septembre 2022, la jeune femme s’entretient avec l’artiste et auteur Théophylle DCX. Le jeune artiste qui se définit lui-même comme « pédé, séropo et travailleur du sexe » aborde sans détour plusieurs sujets intimes dans l’entretien de 40 minutes et notamment son premier livre Rose2rage (qui n’est pas encore publié). Un livre dans lequel Théophylle DCX aborde sans détour sa sexualité, sa séropositivité, mais aussi la drogue et le travail du sexe. Durant le podcast, l’artiste raconte son expérience de la sérophobie lorsqu’un partenaire met fin à un rapport sexuel en apprenant sa séropositivité : « Et du coup, ça m’a fait trop mal. J’avais trop envie de pleurer ». L’artiste explique aussi comment il a conservé toutes ses boites de traitement VIH pendant trois ans pour en faire une vidéo artistique : « En fait chaque boîte est un peu une mémoire physique, une mémoire externe en tout cas, dans laquelle je peux divaguer. Il y a des trucs qui me revenaient en filmant ». Durant l’entretien, l’auteur lit des passages de son livre où il raconte comment il a surmonté des débuts difficiles avec le VIH. Extrait : « Si un jour, il est possible. Je ne veux pas devenir négatif. Je ne veux pas renoncer à ma séropositivité. C’est devenu mon identité, bien plus qu’un simple statut ; c’est avec ma séropositivité que je grandis depuis mes 19 ans, grâce à elle j’apprends, je vois, je témoigne. J’ai tellement appris. C’est avec cette identité que je me confronte à tous-tes depuis mes 19 ans. C’est avec cette identité, que j’ai commencé ma vie sexuelle et sociale de jeune pédé, flemme de lui dire au revoir, j’ai pas envie de prendre la Prep ». Et l’artiste de nuancer : « Là, en le relisant, je veux préciser que quand j’écris ça, je vis quand même en France dans un pays où on a accès aux traitements, où je suis indétectable en deux secondes avec une ALD à 100 % qui me garantit d’avoir le traitement à vie, en continu. Mais le jour où en fait, avec ne serait-ce que l’urgence écologique, le climat politique, etc. Si un jour il y a plus d’accès aux traitements, si un jour il n’y a plus d’accès aux soins, ça va pas tomber tout de suite, mais on a aucune garantie que les soins resteront accessibles ». Le podcast PRÉSENT.E est en écoute sur toutes les plateformes de streaming (Spotify, Apple Podcasts etc.)