Mariage pour tous : Femen relaxées

15 Octobre 2021
714 lectures
Notez l'article : 
0
 

Elles étaient soupçonnées de « violences » et d’« exhibitions sexuelles » devant deux organisations opposées au mariage pour tous en 2012 à Paris : un non-lieu a été prononcé contre sept militantes Femen et la journaliste Caroline Fourest, indique l’AFP. Dans une ordonnance de non-lieu rendue le 10 septembre dont l’AFP a obtenu copie, le juge d’instruction a écarté les infractions de « participation à une manifestation » avec arme, « exhibition sexuelle », « manifestation non déclarée » et « violences en réunion » visant les militantes et la journaliste. Le parquet avait requis fin janvier le renvoi des Femen pour les deux premiers délits. Le 18 novembre 2012, ces militantes s’étaient invitées à une manifestation organisée par l’institut Civitas, mouvement notoirement homophobe, proche des catholiques intégristes, et l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif), une structure proche de l’extrême droite au début de la contestation contre la loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. Habillées en nonnes, les seins nus bardés de slogans anticléricaux et munies d’extincteurs peints en blanc portant notamment la mention « holy sperm » (saint sperme), une dizaine d’entre elles avaient perturbé la manifestation avant d’être violemment prises à partie, déposant ensuite une plainte pour « violences aggravées ». Civitas et l’Agrif avaient également déposé plainte contre les Femen. Dans son ordonnance de non-lieu, le juge indique qu’« aucun élément (...) ne permet d’établir que le dessein » des mises en cause « eût été de blesser ou de menacer » ou qu’elles aient « commis un acte de violence ». « Incriminer » l’exhibition des Femen seins nus, « compte tenu de la nature et du contexte de l’agissement en cause, constituerait une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression au sens de l’article 10 de la CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme, NDLR) », estime en outre le magistrat, reprenant une jurisprudence de la Cour de cassation de février 2020. Civitas et l’Agrif ont fait appel du jugement.