Médicaments : le traitement de choc d’Eva Joly

2 Mai 2012
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La candidate Europe Ecologie Les Verts, Eva Joly a récemment publié (mi avril) une tribune sur le site de "Marianne". Selon elle, des progrès sont largement possibles pour diviser le prix des médicaments par deux : "J’entends construire un mur parfaitement étanche entre les intérêts privés et la décision. Les Françaises et les Français consomment beaucoup de médicaments. C’est de notoriété publique. Ce qu’ils savent moins, c’est qu’ils les payent très cher, surtout les plus récents. Surconsommation et surfacturation : chaque année, nous consacrons aux médicaments presque 2% de notre production nationale, deux fois plus que nos voisins britanniques. Un surcoût de l’ordre de 16 milliards d’euros, soit plus que le déficit de toute la Sécurité Sociale en 2012 ! Comment en sommes nous arrivés là ?", interroge la candidate qui a son explication : "Parce qu’en France, malgré tous les grands discours sur la transparence, l’intérêt général n’est pas placé au dessus des intérêts privés. Parce que nous ne sommes toujours pas sortis de la confusion entre l’Etat et les groupes pharmaceutiques. Parce que la République exemplaire n’est toujours pas une réalité". La candidate écologiste a une solution : "Je propose une lutte sans relâche contre les conflits d’intérêts. Pour cela, je veux que non seulement les élus et les experts qui représentent l’Etat face aux laboratoires, mais aussi TOUS les médecins, rendent publics leurs liens avec l’industrie pharmaceutique. Réciproquement, je veux sanctionner plus durement les laboratoires qui ne déclarent pas leurs liens avec la formation des médecins – du financement d’un cocktail à celle de thèses : je propose une pénalité à hauteur de 10% du chiffre d’affaire, qui nourrira la recherche publique et la formation des médecins". Eva Joly préconise, par ailleurs, pour "faire baisser le coût des médicaments", de se "débarrasser des médicaments qui ne servent à rien : seuls ceux ayant un réel intérêt thérapeutique doivent être remboursés".