Médicaments : Matignon réunit les industriels

27 Septembre 2019
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Les pénuries de médicaments s’accroissent ces dernières années ; à tel point que le gouvernement s’est décidé à intervenir. Jeudi 19 septembre, le Premier ministre Édouard Philippe a reçu une délégation d'entreprises du secteur du médicament afin « d'engager rapidement des actions » pour « faire face » à la pénurie de médicaments, a annoncé Matignon, cité par l’AFP. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont participé à cette réunion. En juillet dernier, Agnès Buzyn avait présenté « une feuille de route provisoire » qui devait être enrichie de propositions, afin d'aboutir à un plan définitif en septembre. Les tensions d'approvisionnement des médicaments se sont amplifiées ces dernières années, en raison de multiples facteurs : hausse de la demande mondiale, prix de vente de certains traitements jugés peu attrayants par les laboratoires ou les intermédiaires mais aussi politique de « flux tendu »visant à limiter les stocks, forte concentration des sites de production, parfois situés à grande distance, en Inde ou en Chine, ruptures de fabrication de matières premières, etc. Tous-tes les acteurs-rices s’accordent sur le fait que le problème est multifactoriel. Et cela n’est pas sans effet, ainsi un quart des Français-es s'est déjà vu refuser la délivrance d'un médicament ou d'un vaccin pour cause de pénurie, selon une enquête publiée en janvier dernier à l'initiative de France Assos Santé. De son côté, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a indiqué que les signalements de tensions voire de ruptures d'approvisionnement ont été multipliés par 20 en dix ans, pour atteindre 868 cas en 2018. Selon les projections de l’ANSM, plus de 1 200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de rupture ou tensions d'approvisionnement sur l'ensemble de l'année 2019. La feuille de route de la ministre de la Santé prévoyait notamment la généralisation en 2020 d'une plateforme permettant aux pharmaciens de signaler les ruptures d'approvisionnement au laboratoire concerné et, en sens inverse, de fournir une information de meilleure qualité aux pharmaciens pour qu'ils puissent par exemple donner aux patients la « date approximative » de la prochaine disponibilité d'un médicament. Elle propose aussi de sécuriser l'approvisionnement de « médicament d'intérêt thérapeutique majeur » (MITM) à fort risque de pénurie, notamment les anticancéreux. On en saura plus d’ici quelques jours. Chose regrettable, il ne semble pas que les associations de patients-es et d’usagers-ères de la santé aient été conviées à cette réunion ; alors que ces structure sont aussi des idées à proposer et des recommandations à faire.