Mieux protéger les réfugiés-es LGBTI

3 Août 2019
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Les États et d’autres parties prenantes engagés dans la protection des réfugiés-es doivent reconnaître la vulnérabilité particulière et les besoins spécifiques des demandeurs d’asile et des réfugiés-es (LGBTI), ont souligné, début juillet, dans un communiqué commun, l’expert indépendant des Nations Unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Victor Madrigal-Borloz, et le Haut-Commissaire assistant du HCR chargé de la protection internationale, Volker Türk. « Pour de nombreuses personnes LGBTI, le traumatisme et les persécutions commencent bien avant leur fuite en exil à la recherche de sécurité », a expliqué l’expert indépendant. « Les persécutions se traduisent généralement par des lois qui criminalisent l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, ou qui s’avèrent discriminatoires. » « Malheureusement, le périple en quête de sécurité peut s’avérer particulièrement dangereux pour de nombreux réfugiés-es LGBTI qui doivent affronter les préjugés et la violence dans les pays de transit et dans les pays d’accueil », a déclaré, pour sa part, Volker Türk.  Le premier volet en matière de prestation de protection concerne la possibilité d’accéder aux procédures d’asile, ont rappelé les deux experts de l’ONU. Il est nécessaire que les États veillent à ce que les craintes fondées de persécutions basées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’expression de genre et/ou les caractéristiques sexuelles soient acceptées comme critère de reconnaissance du statut de réfugié-e. Aujourd’hui, quelque 37 États accordent l’asile à des personnes sur la base de tels critères, mais la majorité des États qui se prononcent sur les demandes d’asile ne le font pas, et ce, sans justification. Et Volker Türk de défendre l’idée que « les responsables engagés dans le processus de détermination du statut de réfugié, ainsi que dans la gestion des conditions d’accueil, devraient acquérir une formation de sensibilisation, adaptée aux particularités culturelles, sur les questions liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre et aux caractéristiques liées au sexe ». Ce processus devrait inclure des évaluations individuelles tenant compte des besoins des personnes LGBTI en matière de protection et faisant appel à des techniques d’entretien et d’évaluation respectueuses de la dignité et de la vie privée des demandeurs d’asile, c equi n’est pas le cas actuellement dans de nombreux pays. « La possibilité d’accéder à des services de santé et de défense des droits liés à la reproduction sont des questions particulièrement sensibles pour les réfugiés LGBTI à chacune des étapes et tout au long de leur périple », a souligné Victor Madrigal-Borloz. Par exemple, l’interruption d’un traitement hormonal ou d’autres traitements associés à la transition de genre peut s’avérer particulièrement dangereux ou conduire à une automédication risquée. « Il est aujourd’hui temps de reconnaître les besoins spécifiques des demandeurs d’asile et des réfugiés LGBTI, et de leur assurer la protection dont ils ont besoin », ont conclu les deux experts.