Migrants et contamination VIH en Guyane

7 Mai 2018
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Les personnes migrantes arrivent-elles séropositives pour le VIH en France ou sont-elles contaminées une fois dans le pays ? Cette question complexe et qui comporte beaucoup d’a priori a fait l’objet, ces dernières années, de réponses scientifiques, tout spécialement avec l’enquête ANRS-parcours et plus récemment avec une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue "Plos One" (février 2018) ; résultats qui ont fait l’objet d’un article du docteur Pugliese ("Pays d’infection des patients vivants avec le VIH nés à l’étranger suivis en Guyane française") sur le site Info VIH. Plus de 75 % des personnes de la cohorte VIH en Guyane française sont d’origine étrangère. L’objectif de cette étude était d’estimer la part de la population migrante étrangère de Cayenne infectée en Guyane française, rappelle le docteur Pascal Pugliese. Les auteurs de cette étude ont inclus des personnes d’origine étrangère connue, pour lesquelles l’année d’arrivée en Guyane française était connue et le taux de CD4 lors du diagnostic disponible. Le délai médian estimé entre l’infection et le diagnostic était de 4,5 ans. Les auteurs ont estimé que 53,2 % des personnes étrangères infectées par le VIH avaient acquis le VIH après leur arrivée en Guyane française. L’article très détaillé du docteur Pugliese pointe bien quelques biais dont il faut tenir compte dans l’analyse des résultats, mais il n’en demeure pas moins que "les auteurs concluent que contrairement à la croyance largement répandue selon laquelle la plupart des migrants sont déjà infectés par le VIH lorsqu’ils arrivent en Guyane française, une grande partie des patients étrangers séropositifs semblent avoir contracté le virus en Guyane française, mettant en évidence le travail restant à faire en matière de prévention primaire et de dépistage parmi la population migrante en Guyane française". Et le docteur Pugliese de conclure : "Ces résultats sont particulièrement importants à un moment où ce territoire a fait face à un afflux massif de migrants originaire de Haïti dans les suites de l’ouragan survenu en octobre 2016.