Moins 25 % d'antibiotiques en ville

21 Février 2022
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Le ministère de la Santé a développé pour la période 2022-2025 une « nouvelle stratégie nationale de prévention des infections et de l’antibiorésistance ». Elle a été présentée le 7 février. À cette occasion, le ministère a fait part des axes d’intervention retenus. Comme le rapporte le Quotidien du Médecin (8 février), trois ambitions, déclinées en 42 actions, sont affichées : prévenir les infections courantes (vaccination, hygiène), réduire le risque d’infections associées aux soins (IAS) et préserver l’efficacité des antibiotiques. « C’est en prévenant les infections et en réduisant la transmission des agents infectieux et gènes de résistance que nous diminuerons l’incidence des infections communautaires et associées aux soins, mais aussi le risque d’antibiorésistance », avance le ministre, Olivier Véran, invitant à « poursuivre et intensifier nos efforts », engagés depuis deux décennies en France sur le sujet. Comme le pointe le quotidien médical, on comptait en France en 2015 environ 125 000 cas d’infections à bactéries multirésistantes et 5 500 décès. En 2019, la France était le quatrième plus gros consommateur d’antibiotiques d’Europe, avec une consommation « près de trois fois supérieure aux pays qui sont les plus faibles consommateurs d’antibiotiques », souligne un communiqué du ministère de la Santé. Le problème n’est évident pas uniquement français, il se pose en Europe. Ainsi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies recommande, depuis la fin janvier, la mise en place d’une série de mesures, censées avoir « le potentiel d'éviter environ 27 000 décès chaque année ». Cela passe par un programme de gestion responsable des antibiotiques, une meilleure hygiène, des campagnes médiatiques et l’utilisation de tests de diagnostic rapide. Dans son article, le Quotidien du Médecin rappelle que la consommation d'antibiotiques a fortement chuté en 2020 sur fond de pandémie (baisse de 17 % par rapport aux résultats attendus). Les objectifs fixés aux professionnels-les de santé sont : une réduction, à l’horizon 2025, de 25 % de la consommation d’antibiotiques en ville par rapport à 2019. Le ministre cite notamment la dispensation des médicaments à l’unité, pour participer à cette baisse. La formation des professionnels-les est également évoquée, ainsi que la promotion d’outils de bon usage des antibiotiques (antibiogrammes ciblés et les tests rapides d’orientation diagnostique de l’angine, etc.). Par ailleurs, le ministère de la Santé se fixe aussi des objectifs à l’égard du grand public. Et le communiqué ministériel d’expliquer : « Le renforcement de l’éducation à la santé dès le plus jeune âge et l’utilisation de ressources en ligne ludiques et pédagogiques telles qu’e-Bug sont des exemples d’actions concrètes qui permettent l’adoption de bonnes habitudes de prévention. La mobilisation du grand public grâce à des campagnes de promotion de la santé, permettra aussi d’augmenter le niveau de connaissance global sur l’importance de maintenir ces gestes du quotidien, ainsi que sur les conséquences et déterminants de l’antibiorésistance. L’espace d’information Antibio’Malin est un outil pratique accessible à tous et toutes, ciblant les infections courantes. L’agence Santé Publique France et ses partenaires ont également publié sous forme de synthèse les données de la consommation et de la résistance aux antibiotiques et les pistes d’actions pour ancrer les progrès de 2020 ».