Moins de gestes barrières en France

13 Juillet 2020
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Faire peur… pour prévenir ! Les Français-es « ont abandonné » les gestes barrières indispensables pour empêcher la propagation de la Covid-19, s'inquiète le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dans une interview à Libération (9 juillet). Plusieurs pays d'Europe comme l'Espagne ou le Portugal ont déjà reconfiné certaines régions après avoir détecté des clusters (foyers de contamination). « En France, cela va globalement bien, tous les marqueurs de Santé Publique France sont positifs. Par exemple, nous venons de passer le délai de quinze jours après la Fête de la musique, sans rebond. Tout cela est encourageant », souligne le médecin et chercheur, dont la mission à la tête du comité scientifique (fin prévue le 9 juillet) a été prolongée. Ce comité est chargé de conseiller le gouvernement face à la Covid-19. « En même temps, nous sommes frappés par le fait que les Français, en général, ont abandonné les gestes barrières... Les mesures de distanciation sociale sont de moins en moins appliquées, sauf dans les transports - et la population la plus âgée reste, elle, vigilante et fait attention », avance-t-il. « Voilà le tableau : est-ce que ce relâchement va avoir des conséquences ? », poursuit Jean-François Delfraissy, avant de répondre : « Nous sommes à la merci d'un rassemblement où il y aurait un ou plusieurs « supercontaminateurs », qui peuvent infecter jusqu'à 50, 100 personnes, comme cela fût le cas à Mulhouse en février ». Interrogé sur la question du moment : Y-aura-t-il une seconde vague ? Jean-François Delfraissy a expliqué qu’il est « logique de s'attendre à un retour de ce coronavirus, de l'hémisphère sud vers le nord. Le plus probable est un retour en octobre ou novembre. Mais il est difficile d'anticiper son importance ». Dans une interview à l’AFP (9 juillet), Jean-François Delfraissy revient sur cette idée de « seconde vague » : « Il y a un certain nombre de risques qu'il y ait un retour du virus à l'automne. On est extrêmement frappé par ce qui se passe dans l'hémisphère Sud en ce moment, qui est en hiver austral : l'épidémie est en train de flamber, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud, en Australie, qui vient de confiner Melbourne alors que ce pays était jusqu'à maintenant extrêmement protégé. On a de très grandes inquiétudes. Ce n'est pas une certitude et j'espère qu'on va se tromper, mais beaucoup d'éléments font penser qu'il pourrait y avoir un retour du virus sur l'Europe pour la fin octobre ou le mois de novembre. Si c'est le cas, on sera évidemment beaucoup plus prêts qu'on ne l'avait été au mois de février. »