Monkeypox : l’exemple du Nigeria

5 Septembre 2022
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Les enseignements de la riposte au sida s’appliquent à ceux du Monkeypox, rappelle l’Onusida dans un communiqué, publié fin août, citant l’exemple du Nigeria. « La riposte au virus de la variole du singe au Nigéria est affectée à la fois par la stigmatisation sociale et par l’inégalité mondiale dans l’accès aux médicaments essentiels, y compris les vaccins », a affirmé le Dr Leo Zekeng, directeur national et représentant de l’institution onusienne au Nigéria. Dans ce vaste pays d’Afrique de l’Ouest, le personnel local des États les plus touchés a signalé que la « stigmatisation, liée aux commentaires du monde entier accusant les homosexuels d’être responsables de la maladie, décourage certaines personnes à se faire soigner ».  « Selon le personnel local, il est arrivé que des personnes aient trop peur d’accéder à des soins médicaux en raison de la stigmatisation », a soutenu Leo Zekeng. Dans ce contexte, Abuja veille à ce que le personnel des dispensaires soit sensibilisé pour « briser cette stigmatisation et non pour la renforcer ». Les responsables locaux de la santé misent également sur la sensibilisation des communautés au Monkeypox, en insistant sur l’identification des symptômes, la prévention et la nécessité de se faire tester. « Le soutien à la réponse au Nigéria est essentiel pour le succès de la réponse mondiale », a fait valoir le représentant de l’agence onusienne dans ce pays. C’est d’autant plus vrai que le Monkeypox est endémique au Nigéria. Ces dernières semaines, « une hausse significative de cas suspects et confirmés » a été constatée. Selon le dernier rapport de situation publié par le Centre de contrôle des maladies du Nigéria (7 août 2022), le pays recense plus de 473 cas suspects (dont 172 confirmés) de variole du singe dont 407 depuis le 30 mai dernier. Le pays comptabilise également quatre des quinze cas de décès signalés dans le monde. L’épidémie de Monkeypox souligne aussi que le pays fait « face à l’iniquité vaccinale » et à un accès restreint aux médicaments essentiels… qui freine les activités de riposte, selon l’Onusida. L’agence onusienne estime nécessaire de soutenir l’expansion de l’approvisionnement en médicaments, en équipements et en matériel de collecte d’échantillons. Le Nigéria ne dispose d’aucune réserve de vaccins contre le Monkeypox. « Cette situation suscite un sentiment de frustration chez les habitants des zones touchées, qui ont l’impression que le monde les laisse de côté », a regretté le Dr Leo Zekeng, relevant l’urgence « de remédier à cette inégalité d’accès aux vaccins et autres médicaments essentiels en partageant les doses, les droits de production et le savoir-faire ».