Mpox et PVVIH

31 Janvier 2023
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Pas tous-tes égaux-les. Une étude internationale, publiée cet été, a révélé que les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui ont contracté le Mpox (Monkeypox ou variole du singe) ne présentaient pas plus de complications ou de moins bons résultats que les personnes séronégatives, mais que la plupart d'entre elles suivaient un traitement antirétroviral efficace avec une charge virale indétectable et un taux de CD4 élevé. Cependant, il existe peu de données concernant les PVVIH qui n’ont pas un VIH bien contrôlé. Dans un article publié sur Aidsmap, la journaliste scientifique Liz Highleyman décrypte une analyse des CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) publiée en novembre dernier, qui fournit des informations plus détaillées sur les personnes hospitalisées pour une forme grave de Mpox aux États-Unis. Entre le 10 août et le 10 octobre 2022, les CDC ont assuré la consultation clinique de 57 patients-es hospitalisés-es. Tous sauf trois étaient des hommes, l'âge médian était de 34 ans, 68 % étaient noirs-es et 23 % étaient sans domicile fixe. Bien que 47 d'entre eux-elles (82 %) vivaient avec le VIH, seules quatre personnes (9 %) étaient sous traitement antirétroviral avant leur diagnostic de Mpox. Parmi celles dont le nombre de CD4 était connu, 72 % avaient un taux inférieur à 50 CD4/mm3, ce qui indique une immunodépression avancée. Tous-tes les patients-es hospitalisés-es présentaient des manifestations cutanées sévères et deux tiers présentaient également des lésions muqueuses sévères. Certains-es avaient une atteinte des poumons, des yeux et du cerveau. Dix-sept (30 %) ont nécessité des soins intensifs, et douze personnes (21 %) sont décédées. Le Mpox a été considérée comme une cause primaire ou un facteur contributif pour cinq de ces décès — les autres étaient encore en cours d'investigation au moment de la rédaction du rapport. Ces résultats soulignent l'importance d'atteindre les communautés défavorisées pour leur offrir des soins contre le VIH et d'autres services médicaux et sociaux. « Ces résultats reflètent probablement des inégalités dans l'accès à la prévention, au diagnostic précoce et au traitement de l'infection par le VIH, ainsi que des occasions manquées d'impliquer des groupes qui ont été socialement ou économiquement marginalisés », ont écrit les auteurs-rices des CDC. « Les actions de santé publique doivent viser à inclure toutes les personnes infectées par le VIH dans le soin et à améliorer l'accès à la vaccination, au diagnostic et au traitement contre le Monkeypox. Pour atteindre ces objectifs, il est essentiel de tirer parti des ressources existantes des programmes de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles et de donner la priorité aux communautés touchées de manière disproportionnée par le VIH ».