Nouveau record d’incarcérations

4 Juin 2023
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Overdose. Le nombre de détenus-es en France a atteint un nouveau record historique avec un taux d’occupation des prisons dépassant 120 %, une surpopulation carcérale que l’État ne parvient pas à endiguer, note l’AFP. Au 1er mai, les prisons françaises comptaient 73 162 personnes détenues, selon les données officielles du ministère de la Justice consultées par l’AFP, un chiffre en hausse pour le quatrième mois consécutif. La barre des 73 000 personnes incarcérées avait été franchie le 1er avril. Avec 60 867 places disponibles dans les établissements pénitentiaires, la densité carcérale globale s’établit désormais à 120,2 %, contre 117 % il y a un an et 108 % au 1er mai 2021. Cette surpopulation carcérale chronique, qui continue de s’aggraver, avait valu à la France d’être condamnée en janvier 2020 par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Le taux d’occupation est de 142,9 % dans les maisons d’arrêt où sont incarcérés-es les détenus-es en attente de jugement (donc présumés-es innocents-es) et ceux-celles condamnés-es à de courtes peines. Dans six établissements pénitentiaires, ce taux dépasse même 200 % : 250,9 % à Majicavo dans l’archipel de Mayotte (département français de l’Océan indien), 225,4 % à Bordeaux-Gradignan (sud-ouest), 214,9 % à Tulle (centre), 213,5 % à Nîmes (sud), 209,2 % à Foix (sud-ouest) et 208,2 % à Perpignan (sud). Plus de 15500 détenus-es sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. En raison de cette surpopulation, 2 241 détenus-es sont contraints-es de dormir sur un matelas posé à même le sol. Pour lutter contre ce mal endémique, le gouvernement souhaite la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027. Mais la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a mis en cause « l’inertie coupable » de l’État face à cette surpopulation record, dans son rapport annuel publié le 11 mai dernier.