Novartis renonce à un brevet

28 Décembre 2019
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C’est une première victoire. Suite à une opposition au brevet par Médecins du Monde France et l’association pour la défense de la transparence Public Eye Suisse, le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis a renoncé, le 29 novembre dernier, à un brevet pour un médicament anticancéreux à 320 000 euros par personne : le Kymriah. « Le cabinet d’avocats représentant Novartis et l’Université de Pennsylvanie, les détenteurs du brevet, annonce que les propriétaires n’approuvent plus le texte sur la base duquel le brevet a été délivré et qu’ils renoncent à présenter une version amendée du brevet attaqué. Le cabinet précise qu’ils demandent eux-mêmes la révocation du brevet. Par cette décision, la procédure s’arrête, et le brevet n’existe plus », explique Médecins du monde dans son communiqué du 16 décembre dernier. Cette opposition, formulée en juillet dernier, devant l’office européen des brevets par Médecins du Monde et Public Eye, visait à dénoncer l’explosion des prix des nouveaux traitements arrivant sur les marchés. Il s’agissait d’attirer l’attention sur les prix des nouvelles thérapies géniques contre les cancers, à plus de 300 000 euros par personne, qui mettent en tension les budgets nationaux des systèmes de santé, et donc l’accès aux soins pour les personnes malades. Malheureusement, demeurent d'autres brevets plus anciens sur ce médicament et qu'on ne peut plus attaquer. Le monopole se maintient, mais il est plus faible. Reste que cette révocation par le laboratoire lui-même est une démonstration des abus de brevets en cours.