Nutri-score : la France interpellée

30 Décembre 2021
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Quarante-deux sociétés savantes et associations de santé ont écrit (17 décembre) au gouvernement pour soutenir le développement du Nutri-score. Cette initiative entend lutter contre une « violente offensive anti Nutri-score », menée en France, depuis plusieurs semaines, par les « grands producteurs de fromages et de charcuteries ». Cette initiative, lancée par l’Afef (Société française d’hépatologie) et la Société française de santé publique (SFSP) vient en appui d’une tribune signée par plus de 850 scientifiques et professionnels-les de la santé. Dans un communiqué, les 42 instances dénoncent le fait que la « mobilisation anti Nutri-score de grands groupes industriels ait malheureusement trouvé l’appui de plusieurs personnalités politiques, au mépris des défis majeurs de santé publique auxquels la France est de plus en plus confrontée, tels que l’obésité, les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le diabète… ». Les signataires mettent en avant deux choses : leur « plein soutien au Nutri-score » et leur volonté « d’alerter sur les risques d’un retour en arrière par rapport au projet de la Commission européenne de rendre obligatoire un logo nutritionnel pour tous les aliments d’ici la fin de 2022 ». Adopté, en 2017, ce logo nutritionnel répond à un double objectif : mieux informer les consommateurs-rices sur la qualité nutritionnelle des aliments et leur permettre de les comparer entre eux ; inciter les industriels-les à améliorer la composition de leurs produits. Le choix du logo a été fait par le gouvernement sur la base de travaux scientifiques reconnus. Son effet positif a été documenté par de nouveaux travaux de recherche. Depuis, 2017, le Nutri-score s’est avéré « être un instrument très utile pour sensibiliser la population à une correcte consommation, grâce à sa facilité d’interprétation qui simplifie la lecture des valeurs nutritionnelles propres aux différents aliments ». Les signataires ne perdent pas de vue que la France s’apprête (au 1er janvier 2022) à occuper la présidence du Conseil de l’Union européenne et espèrent « pouvoir compter sur un soutien sans faille » du gouvernement français « dans la promotion de cet outil devenu indispensable à la santé publique, dans notre pays et à l’échelle de tout le continent ».