Observance : mise en garde et propositions du Ciss

16 Octobre 2015
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"Observance : Basta !", s’exclame le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) dans un communiqué (7 octobre) qui explique que l’observance est "un sujet de politique publique sous pression économique". Sous pression économique ? Le Ciss donne un exemple : le choix de l’Etat d’envisager de "moduler le remboursement d’un dispositif médical en fonction de son usage plus ou moins régulier par le patient, avant que le Conseil d’Etat n’annule l’arrêté pour défaut de base légale". Cette mesure devait concerner les personnes atteintes d’apnée du sommeil. Aussi dans le collimateur du Ciss, les industries de santé qui avancent très souvent un coût supposé de la "non observance" qui, excusez du peu, avoisinerait les neuf milliards d’euros. Un chiffre "dont un rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) estime qu’il procède de "généralisations abusives à partir d’études partielles menant à des chiffrages peu vraisemblables mais très efficaces en termes de communication", comme rappelle le Collectif. Le Ciss s’alarme aussi de pistes assez délirantes sur l’observance, comme cette trouvaille de start-up de créer un bracelet électronique pour chaque patient afin de s’assurer de son observance. Par ailleurs, pointe le Ciss, le sujet est à la mode et on ne compte plus les colloques qui appellent à une "reconnaissance légale" de l’observance. Pour le Ciss, le problème est que l’observance est aujourd’hui pensée d’une façon mesquine et partielle : un rappel aux prises des médicaments qui chosifie le malade. Il y a mieux à faire, dans l’intérêt de tous, des malades au premier chef, en luttant contre l’absence d’information du patient et le renoncement des médecins à la décision partagée. "Deux acquis de la loi Kouchner toujours en panne !", note le communiqué du Ciss qui fait des propositions concrètes.