ONU Femmes : L'austérité nuit plus aux femmes

20 Mai 2015
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Les politiques d'austérité nuisent à la promotion et à la place des femmes dans le monde du travail, selon un rapport ONU Femmes publié fin avril. Dans son rapport, l'entité onusienne pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes déplore qu'à "une époque de richesses mondiales sans précédent" des millions de femmes soient encore "reléguées à des emplois peu rémunérés et de qualité médiocre" et se voient encore "refuser les soins de santé de base ainsi que l'accès à de l'eau propre et à des systèmes d'assainissement décents". Dans le monde, le salaire moyen des femmes est toujours inférieur de 24 % à celui des hommes, un écart qui s'amplifie encore si les femmes ont des enfants. "De Wall Street aux champs de canne à sucre, les normes entre les deux sexes se font au détriment des femmes", a souligné la directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, lors de la présentation de ce rapport. Comme le souligne le rapport, dans le monde, seulement la moitié des femmes participent au marché du travail, contre trois quarts des hommes. Dans les régions en développement, jusqu'à 95 % des emplois occupés par les femmes relèvent du secteur informel, ne sont pas protégés par les lois sur le travail et ne bénéficient pas de protection sociale. Mais, comme le rappelle l’AFP, dans les pays occidentaux aussi, les écarts restent importants. En France et en Suède, sur toute une vie, une femme peut s'attendre à gagner 31 % de moins qu'un homme. En Allemagne et en Turquie, c'est même respectivement 49 % et 75 % de moins. "Nos ressources publiques ne sont pas orientées vers les domaines où elles sont les plus nécessaires : par exemple, pour fournir de l'eau et un assainissement, des soins de santé de qualité et des services décents de soins aux enfants et aux personnes âgées. En l’absence de services publics, c'est sur les femmes et les filles que pèse le déficit", a expliqué Phumzile Mlambo-Ngcuka. Les femmes sont reléguées à un ensemble limité de professions sous-évaluées, note encore le rapport, et 83 % des travailleurs domestiques dans le monde sont des femmes, dont près de la moitié n'a pas droit au salaire minimum. Le rapport 2015 a été publié vingt ans après la quatrième conférence mondiale sur la condition féminine à Pékin, qui avait établi un programme ambitieux pour faire progresser l'égalité de genre. Il y a eu entre temps des avancées…mais on reste loin du compte.