"Osez le féminisme!" veut inscrire le féminicide dans le code pénal

25 Novembre 2014
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Le collectif "Osez le féminisme !" a réclamé (21 novembre) l'inscription du féminicide dans le code pénal, dénonçant un système législatif défaillant, alors que de nombreuses femmes continuent de mourir assassinées par des hommes. "Les meurtres de femmes ne sont pas de simples faits divers", a déclaré Claire Serre-Combe, porte-parole du collectif. "Une femme sur 10 serait victime de violence au cours de sa vie", a-t-elle relevé, précisant qu'aucune enquête complète et précise n'existait sur le sujet en France. Cette association féministe a lancé une nouvelle campagne pour faire reconnaître la dimension machiste comme circonstance aggravante d'un meurtre. Une pétition adressée à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et à la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, circule pour que la classe politique se saisisse de ce thème. "Pour combattre le féminicide, il faut commencer par le nommer pour ensuite en repérer les mécanismes, qui sont toujours les mêmes", a expliqué Pauline Arrighi, responsable de la campagne lancée par "Osez le féminisme !". L’association entend aussi faire évoluer les mentalités, car "l'impunité des agresseurs" est directement liée au sexisme présent dans la société, estiment ses responsables. Cette demande s’appuie sur une donnée effrayante : une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon en France.  De fait, la violence à l'égard des femmes reste un fléau, avec des milliers de victimes, des taux de plaintes encore très bas et de lourdes conséquences sociales. Le gouvernement rappelle ainsi que chaque année plus de 216 000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire. Seules 16 % déposent plainte. En outre, 86 000 femmes rapportent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol. Seulement 10 % d'entre elles déposent plainte, selon le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes. En dehors des conséquences psychologiques et sociales, ce phénomène a un coût économique, évalué par le ministère à 3,6 milliards d'euros par an, en termes d'aides sociales, de soins et surtout de perte de capacité de production. "En France, l'arsenal législatif n'est pas mauvais, mais c'est la volonté politique qui est trop faible", déplore Caroline De Haas, l'une des fondatrices de "Osez le féminisme !".