Ouganda : la loi homophobe aggrave les cas

29 Mai 2014
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Le durcissement de la législation réprimant l'homosexualité en Ouganda a provoqué "une hausse des violations des droits" des homosexuels qui sont arbitrairement arrêtés, licenciés, expulsés de chez eux et agressés, ont annoncé (15 mai) des organisations non gouvernementales comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International. Dans un rapport conjoint, les deux ONG expliquent que les personnes LGBTI ont "subi une hausse notable des arrestations arbitraires, des abus et du racket policiers, des licenciements, des expulsions jetant certains à la rue et des dizaines d'entre eux ont fui le pays". Le président Yoweri Museveni a promulgué fin février 2014 une loi controversée qui réprime notamment la "promotion de l'homosexualité" et contraint à dénoncer les homosexuels, suscitant de très vives critiques de par le monde, jusqu'aux plus proches alliés du pays, Etats-Unis en tête. "Au moins une personne transgenre a été tuée depuis que la loi a été promulguée, un crime qui semble motivé par la haine", poursuivent les deux ONG, citées par l’AFP, selon lesquelles la victime, travailleuse du sexe, a été brutalement agressée à Kampala une semaine après la promulgation de la loi et a succombé à "des blessures aux corps et à l'anus, apparemment causées par une bouteille cassée". HRW et Amnesty recensent au moins 17 personnes arrêtées sur "des présomptions de relations homosexuelles entre adultes consentants ou (...) de simples soupçons d'appartenir à la communauté LGBTI". La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées sans être inculpées, certaines après avoir dû payer des pots-de-vin, d'autres grâce à l'intervention d'avocats. Certaines ont rapporté avoir été violentés sexuellement en garde-à-vue et un homme a affirmé avoir dû subir un examen anal par la police censé prouver son homosexualité, indique l’agence. La loi a également réduit l'accès des LGBTI, qui craignent d'être arrêtés, aux services de santé et de prévention contre le sida, selon les deux ONG.