Outside condom, inside prep

25 Juillet 2012
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Condom_Catholique.jpg

Ce matin (24 juillet) distribué à l'entrée de la conférence, le supplément gratuit du "Washington Post", enrobé d'une publicité en faveur du préservatif. Cette pub est réalisée par un groupe catholique. C'est bien quelque chose de marquant dans cette conférence, le fait que partout dans le village global, mais aussi dans les couloirs de la conférence, il y a cette promotion permanente et massive du préservatif. Avec ces publicités, des défilés de robes fabriquées en Femidon, des ateliers sur comment utiliser le préservatif dont l'impressionnant Comdomize de l’ONUSIDA. Et au même moment, dans les principales sessions de la conférence, les orateurs ne cessent de parler de la Prep. Il y a comme un certain décalage dans l'air.

 

Commentaires

Portrait de frabro

Etant donné que la prescription de la Prep s'accompagne de celle de continuer à utiliser en parrallèle le préservatif, où est le décalage ? Etant donné le peu d'accès possible à la Prep pour les populations défavorisées, la promotion du préservatif n'est-elle pas naturelle ? Quand cesserons-nous (ou plutôt cesserez-vous...) d'opposer la Prep aux autre modes de prévention au lieu d'en souligner les convergences et complémentarités ?
Portrait de romainparis

remplaçait le préso, donc, comme Frabro, je ne vois pas de décalage. Bien sûr, il ne faudrait pas que les "gens" s'imaginent qu'il existe une pilule magique, ceci est une histoire de communication.
Portrait de alsaco

c 'est koi la PREP comprends pas trop . merci
Portrait de Sophie-seronet

Hello,

Il s'agit pour une personne séronégative de combiner la prise de Truvada avec les autres moyens de prévention.

Le dernier article publié sur le sujet après l'autorisation d'utilisation du Truvada comme moyen de prévention aux Etats-Unis.

Bonne journée. Sophie

Portrait de BD92110

Et ben voila , tout le monde va être d'accord là peut etre :-). Je suis du même avis que Frabro et toi Romain.
Portrait de alsaco

Prep : L’Europe est-elle une ile ? par AIDES, jeudi 26 juillet 2012, 09:16 · Les personnes séropositives sous traitement efficace ne risquent plus de transmettre le VIH, c'est un fait. Aujourd'hui, un nouveau débat est débat est ouvert : qu'en est-il des personnes séronégatives qui souhaitent prendre des antirétroviraux pour éviter de contracter ce virus (Prep) ? La stratégie semble efficace, la Food and Drug Administration (centre du médicament américain) a même donné son approbation aux Etats-Unis mais, encore une fois, l'Europe est à la traîne, comme nous l'explique Jean-Marie Legall, responsable de la Mission Innovation, Recherche, Expérimentation (MIRE) à AIDES... Mardi 24 juillet la conférence abordait les nouvelles stratégies préventives du VIH reposant sur la prise de médicaments antirétroviraux (ARV) par des personnes séronégatives, la PrEp (en anglais Pre Exposure Prophylaxis, en français Prévention pré exposition). Le décalage avec les discussions et les interrogations françaises et européennes était frappant. Pour les intervenants des deux sessions (venant des USA, du Brésil, d’Afrique du Sud, du Pérou et le l’OMS) la question n’est plus pour qui et pourquoi (Who and Why ?) tout le monde est d’accord pour dire que ce nouvel outil est efficace et qu’il sera utile pour les personnes très fortement exposées au VIH (high risk populations) et pour lesquelles le préservatif ne suffit pas. Les recommandations tout récemment publiées par l’organisation mondiale de la santé (OMS / WHO) l’affirme tranquillement. La question est plutôt dès maintenant comment (How ?) mettre cela en place concrètement dans les conditions de la « vrai vie ». Trois projets démarrent, dont certains dès aout 2012, avec l’objectif d’évaluer ce qui va se passer réellement en dehors des conditions artificielles mais nécessaires des recherches des années précédentes. Le décalage avec le contexte français est de ce fait très marqué pour nous qui sommes encore dans un essai de recherche biomédicale en phase pilote (ANRS IPERGAY). Par contre pour les pays qui avancent sur la Prep dans la vrai vie de nouvelles questions émergent qui rejoignent celles que nous nous sommes posés ou que nous posons pour l’essai PERGAY. Il s’agit notamment d’anticiper et d’accompagner la manière dont les personnes vont intégrer ce traitement préventif dans leur vie de tous les jours et dans leur sexualité. La recommandation officielle issue de la recherche est bien de prendre un comprimé de Truvada© tous les jours mais les concepteurs du projet imaginent déjà que cette prise tous les jours sera intermittente dans la durée en fonction des besoins de préventions des personnes (seasonal prescription). Il est clair pour eux que le besoin d’une Prep ce n’est pas pour la vie, ce n’est pas forcément pour toute l’année et quand on pousse le questionnement ils nous disent que pour certains cela pourrait être seulement pour une semaine même si cette semaine peut se répéter plusieurs fois par an ! En écoutant cela il est difficile de ne pas se demander comment ou pourquoi la situation vis à vis du Truvada en Prep est pour le moment abordée de manière si différente en Europe et en France. Sommes-nous sur une île avec une épidémie très différente qui justifie notre approche actuelle ? Sommes-nous plus prudents et plus protecteurs des usagers du système de santé ? Avons-nous des besoins différents en terme de données ou de garanties pour intégrer ce nouvel outil de prévention dans nos systèmes de santé publique ? Autant de questions auxquelles chacune des parties prenantes, associations, scientifiques, décideurs en santé publiques et politiques, aura à répondre cet automne, individuellement et collectivement. La France n’est pas le Brésil ou les USA et nous avons à explorer nos besoins spécifiques dans notre contexte. Cependant nous n’avons pas forcément besoin de redémontrer qu’aussi de notre point de vue la terre tourne autour du soleil. Texte : Jean-Marie Legall, responsable de la MIRE à AIDES