Paris explique son offre de dépistage

29 Novembre 2018
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« Simplifier et amplifier l’offre de dépistage » : telle est l’ambition de l’association « Vers Paris sans sida », en charge de la riposte contre le VIH/sida pour la métropole parisienne. Lors d’une conférence de presse, mardi 27 novembre, les parties prenantes à la stratégie de lutte contre l’épidémie à Paris ont dévoilé les nouvelles actions prévues pour 2019 dans la capitale. En lien avec le 1er décembre, Eve Plenel, la directrice de « Vers Paris sans sida » a notamment révélé un nouveau mode de dépistage pour les Parisiens-nes à partir de l’année prochaine. Un mantra décisif en matière de lutte contre le sida, mais aussi le thème retenu de cette 30e Journée mondiale contre le sida de cette année. Et à ce titre, la ville de Paris décline cet enjeu en proposant une nouvelle façon de se tester pour le VIH. Courant 2019, il sera possible de se rendre dans un laboratoire d’analyses et de biologies médicales et d’y réaliser un test de dépistage gratuit pour le VIH par prise de sang, sans prescription médicale préalable. Une nouvelle modalité, montée en partenariat avec les biologistes et financée par la Caisse primaire d’assurance maladie de Paris. L’objectif est de réussir à réaliser « cent à deux cent mille tests supplémentaires d’ici deux ans, sans phénomène de substitution à d’autres offres de dépistage », explique Eve Plenel, directrice de « Vers Paris sans sida » devant les journalistes et représentants associatifs franciliens. Dans le cadre d’un « Plan d'urgence pour le dépistage du VIH » ont été aussi présentées d’autres actions pour faciliter le pas vers un premier ou un dépistage répété. Concrètement, près de 3 000 autotests de dépistage du VIH seront distribués, d’abord dans le cadre de l'opération « Le test est dans le sac ! », du 26 novembre au 2 décembre, puis l’année prochaine. « Des outils seront mis à disposition des médecins généralistes parisiens pour promouvoir la prévention et le dépistage répété auprès de leurs patients », explique « Vers Paris sans sida ». Aujourd’hui, l’offre de dépistage gratuite et publique dans la capitale se compose de onze Cegidd (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic des infections par le VIH, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles) auxquels s’ajoutent les interventions communautaires ou associatives de proposition de dépistage rapide, soutenues par la mairie. Pour autant, beaucoup soutiennent que la capacité de ces lieux et acteurs-trices est arrivée à saturation, et que de nouveaux leviers d’innovation doivent être trouvés, afin de pouvoir répondre aux besoins. En 2016 à Paris, près de 3 % des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes vivent avec le VIH et n’ont pourtant pas été dépistés. Et chaque jour, trois parisiens-ennes se contaminent au VIH, rapporte la ville de Paris. « Il était de notre responsabilité de simplifier le parcours de dépistage pour les populations clés », déclare Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris chargée de la santé. Sans cela, il sera difficile de réussir le pari d’un Paris ville de l’amour sans sida.