Pauvres jeunes !

2 Mars 2023
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Au rapport. Mesurer le niveau de vie et la pauvreté des jeunes adultes de 18 à 24 ans, tel est l’objet de travaux conduits par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), qui a publié (10 février) un dossier sur le sujet. À cette occasion, l’institution a proposé une nouvelle mesure du niveau de vie et de la pauvreté monétaire des jeunes adultes de 18-24 ans. Dans un article, la Drees explique que cette « analyse de la pauvreté des jeunes adultes y est menée selon trois dimensions : monétaire, conditions de vie, et subjective ». Une partie des données traitées sont issues de l’Enquête nationale sur les ressources des jeunes (ENRJ) réalisée en 2014. Cette enquête interroge des jeunes de 18 à 24 ans qui vivent en logement ordinaire et en logement collectif, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), afin de décrire le plus finement possible la diversité des ressources financières et matérielles dont ces jeunes disposent. Quels résultats ? En France, les jeunes de 18-24 ans sont 1 400 000 à vivre sous le seuil de pauvreté en 2014. Le taux de pauvreté monétaire des jeunes âgés-es de 18 à 24 ans est estimé à 26 %. En France métropolitaine pour la même année, le niveau de vie médian des 18-24 ans est estimé à 16 375 euros par an et le taux de pauvreté monétaire à 25 %. Ce taux de pauvreté fait de la tranche d’âge des 18-24 ans la population la plus touchée par la pauvreté monétaire, explique la Drees. Les jeunes qui disposent d’un logement autonome sont plus fragiles économiquement que ceux résidant exclusivement chez leurs parents, expliquent les travaux. En France, 43 % des jeunes de 18-24 ans sont « décohabitants » (qui vivent seul-e) contre 57 % qui cohabitent avec leurs parents en 2014. En France métropolitaine, le taux de pauvreté monétaire de l’ensemble des décohabitants-es est de 34 %, tandis qu’il est de 18 % pour les cohabitants-es. Par ailleurs, une partie des jeunes résidant chez leurs parents ne peuvent pas quitter le domicile parental en raison de ressources trop faibles pour assumer un logement autonome. Parmi les jeunes ayant quitté le domicile familial, les étudiants-es et ceux-celles qui sont sans emploi sont les plus vulnérables. Les étudiants-es et les jeunes sans emploi sont les publics les plus vulnérables : 40 % des étudiants-es décohabitants-es et 55 % des jeunes décohabitants-es sortis-es d’études et sans emploi sont en situation de pauvreté monétaire, en France métropolitaine. Un quart des étudiants-es sont pauvres en conditions de vie. Sur l’ensemble des 18-24 ans, quatre jeunes sur dix se trouvent dans au moins une situation de pauvreté monétaire (niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian de l’ensemble de la population) et/ou de pauvreté en conditions de vie (privations déclarées sur certains biens de consommation ou certaines activités). Un jeune sur dix cumule les deux formes de pauvreté.