Pauvreté : querelle de chiffres !

31 Octobre 2011
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La pauvreté a baissé en France en 2009 affirme un rapport du gouvernement, cité par "Libération" (18 octobre). Ce document, un "Rapport au Parlement", émane du ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. Il avance que "la proportion de pauvres dans la population est passée de 13,1% en 2006 à 11,8% en 2009". Un chiffre qui tombe bien car ce rapport porte sur le "suivi de l'objectif de baisse d'un tiers de la pauvreté en cinq ans". Depuis 2009, il doit être rendu public chaque année depuis 2009. Selon "Libération", il cite des chiffres précis : on comptait 7,5 millions de pauvres en 2007 et 7,1 millions en 2009. Mais le rapport s'appuie principalement sur un indicateur, "la pauvreté monétaire ancrée dans le temps" qui conserve le seuil de pauvreté passé, simplement ajusté de l'inflation. Le problème avec ce mode de calcul, c’est qu’il arrive à un chiffre qui ne correspond pas à celui publié chaque année par l'Insee, à savoir l'indicateur de "pauvreté monétaire relative", qui tient compte de l'évolution du revenu médian. Ce "bon" résultat est donc contesté par les associations qui viennent en aide aux personnes pauvres. Ainsi ATD Quart monde estime que son mode de calcul fait mécaniquement baisser le taux de pauvreté. Selon la dernière étude de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée fin août, la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 954 euros par mois, a augmenté en 2009 pour atteindre 13,5% de la population vivant en France métropolitaine, précise, de son côté, l’AFP. En 2009, 8,2 millions de personnes étaient considérées comme pauvres, contre 7,84 millions en 2008, a, pour sa part, détaillé l’Insee. Dans un entretien à "Libération", la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, estime que le rapport est "d'une certaine façon le reflet" de la crise financière. "La pauvreté est un phénomène complexe qui ne peut se mesurer à travers un seul indicateur", a-t-elle aussi indiqué. C’est vrai que c’est pratique d’avoir un indicateur qui dit que la pauvreté baisse et un autre, pour la même période, qui affirme qu’elle monte.