Pauvreté sans secrétariat d’État

12 Août 2020
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À la suite du dernier remaniement, la disparition du secrétariat d'État chargé de la pauvreté (occupé jusqu’alors par Christelle Dubos) inquiéte les associations. Certaines alertent sur l'augmentation à venir du nombre de personnes précaires en France du fait de la crise sociale et économique engendrée par la Covid-19. « À partir du moment où un Français sur sept est en situation de pauvreté, le sujet mérite largement un secrétaire d'État dédié », déplorait (27 juillet) auprès de l'AFP Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) qui regroupe 870 associations et organismes de lutte contre l'exclusion, se disant « inquiet » pour la suite. Pour Florent Guéguen, interrogé par l’AFP, cette « disparition » est « un mauvais signal car elle arrive au plus mauvais moment, quand la pauvreté va encore augmenter dans notre pays du fait de la crise sanitaire ».  « Onze secrétaires d'État nommés c'est beaucoup, alors on peut se poser la question sur la priorité que veut donner ce gouvernement à la lutte contre la pauvreté », ajoute-t-il. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron rendue publique lundi 27 juillet, l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas) déplore un « recul », qui « requestionne la portée et l'ambition de la stratégie de lutte contre la pauvreté », lancée en octobre 2018. Certes, le dossier reste dans les attributions du ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, « mais noyé parmi beaucoup d'autres sujets très importants, comme la santé ou la gestion du coronavirus », insiste Florent Guéguen. « La lutte contre la pauvreté orpheline du remaniement. Qu'est devenue l'ambition d'éradiquer la grande pauvreté d'Emmanuel Macron ? Peut-on ignorer ainsi les 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté ? », a réagi dans un tweet l'ONG ATD Quart Monde, dont l’ancienne présidente a été récemment nommée comme Défenseure des droits. « Jean Castex avait promis sans plus de précision de relancer le plan pauvreté. Premier acte : supprimer le secrétariat d'État à la lutte contre la pauvreté...», a également réagi sur le réseau social Manuel Domergue, le directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre.