Pénuries de médicaments : Sanofi plaide

Ne plus dépendre des importations, notamment asiatiques, de matières premières pour faire des médicaments, c’est tout le sens de la récente annonce faite par le géant français de la pharmacie Sanofi. Le 24 février, le laboratoire pharmaceutique a annoncé la création d’une nouvelle entité dévolue à la fabrication de principes actifs, explique Le Monde. Composée de six des onze usines chimiques du groupe, cette filiale pourrait être introduite en Bourse d’ici à 2022. Avec un objectif d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, elle deviendrait le numéro deux mondial derrière le suisse Lonza, explique le quotidien du soir. La crise actuelle du Covid-19 bloque des usines chimiques et pharmaceutiques chinoises ce qui occasionne des difficultés d’approvisionnement pour les fabricants, notamment européen. La Chine est le premier fournisseur mondial de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique : les laboratoires y achètent « en vrac » et à moindre coût les composants de leurs antalgiques, de leurs antibiotiques ou encore de leurs anticancéreux, explique Le Monde. Tout blocage en Chine grippe la chaîne de production mondiale de médicaments. « À ce stade, aucun problème d’accès ou de pénurie de médicaments n’a été signalé (…), ni en France ni au niveau européen. Mais l’industrie pharmaceutique mondiale est très dépendante des activités de production de matières premières en Chine », avait admis, mi-février, l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. « Et si cette production devait être réduite pendant une longue période, des impacts sur la disponibilité de certains médicaments seraient possibles », avait-elle prévenu. Dans ce contexte, « avoir un acteur européen qui produit sur son sol une grande partie du catalogue est un élément de sécurité considérable pour les autorités françaises et européennes », fait valoir un responsable de Sanofi, cité par Le Monde.