Personnes âgées : un rapport de l’OCDE

6 Juillet 2020
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Les problèmes du secteur de l’aide aux personnes âgées sont communs à un grand nombre de pays, mais la France se distingue par des sous-effectifs particulièrement marqués, note un récent rappport de l’OCDE (22 juin). Le secteur « souffre de sous-effectifs et il est probable que cela s’aggrave à l’avenir », s’alarme l’OCDE. Dans les trois quarts des pays de l’organisation, entre 2011 et 2016, la croissance du nombre de salariés-es a été inférieure à celle des plus de 65 ans dans la population. Pour rattraper ce retard, le nombre de salariés-es dans le secteur « devra donc augmenter de 60 % d’ici 2040 » dans les pays de l’OCDE, et ce afin de « maintenir le rapport actuel entre le nombre de soignants et le nombre de personnes âgées », ont calculé ces experts-es. En France toutefois, le problème est encore plus marqué, puisqu’on n’y compte que 2,3 salariés-es pour 100 personnes âgées de plus de 65 ans, contre 5 salariés pour 100 seniors-es en moyenne dans 28 pays de l’OCDE. En conséquence, les effectifs en France ne devraient pas augmenter de 60 %, mais de 90 % d’ici 20 ans. Dans onze pays de cette organisation internationale, les salariés-es des maisons de retraite et de l’aide à domicile aux personnes âgées sont nettement moins payés-es que les aide-soignants-es des hôpitaux : leur salaire médian est de 9 euros de l’heure, contre 14 euros dans les hôpitaux, détaillent les experts-es de l’OCDE. Ils-elles insistent également sur les conditions de travail particulièrement mauvaises des salariés-es français-es : 85 % d’entre eux-elles disent « être exposés à des facteurs de risques physiques ou mentaux », et 15 % disent avoir souffert d’accidents « conduisant à des blessures », un taux deux fois supérieur à la moyenne de l’OCDE. Les experts-es s’alarment notamment d’une « coordination insuffisante avec le reste du système de santé ». Une telle coordination permet pourtant de mieux prendre en charge les « maladies chroniques multiples » dont souffrent certains-es seniors-es, et de « réduire les risques d’hospitalisations inutiles  », estiment les auteurs-rices.