Comment feriez-vous changer le regard sur le VIH ?

29 Avril 2014
9 487 lectures
Notez l'article : 
5
 
0

Le regard des autres sur le VIH et sur celles et ceux qui vivent avec est un sujet de fond autant questionné que débattu. A quelques exceptions près, Il en ressort que finalement le regard de la société évolue peu, que la stigmatisation et la peur sont toujours assez fortes. Qu'il est trop souvent difficile de parler de son statut, que ce soit au partenaire d'un soir, que sur son lieu de travail, qu'en famille... Pourtant Hirschel avec son avis suisse est passé par là depuis 2007, suivi par l'étude HPTN 052 et récemment de Partner assortis d'une diffusion médiatique de grande ampleur à l'occasion du Sidaction 2014. Plus de 30 ans après la découverte et la surprise des premiers cas de contamination, qu'en est-il vraiment aujourd'hui ? Est-ce qu'il existe des différences régionales, sociales ou est-ce que chacun est confronté au même regard de l'autre ? Rangé dans la catégorie des maladies chroniques, est-ce que le VIH fera toujours la différence parce qu'il appartient à l'intime, à la sexualité ? Que mettre en oeuvre en 2014 pour participer à modifier le regard sur le VIH ? Comment feriez-vous pour changer le regard qu'on porte sur vous ? Quels sont vos désirs, envies et idées ? Venez échanger, débattre sur ce thème ce soir sur le chat thématique à partir de 21h en compagnie de Christine.

Commentaires

Portrait de frabro

Je ne comprends pas que l'on axe constamment l'analyse du vih et le regard sur les personnes concernées sur la non-contamination des personnes sous traitement.

Je ne nie pas cette avancée,  ni l'intérêt qu'il y a à développer le dépistage et la mise sous traitement pour réduire l'épidémie. Sauf que ça ne marche pas, il n'y a qu'à regarder les chiffres de séropositivités découvertes ces dernières années et en particulier chez les homos pour se rendre compte qu'en dehors d'un petit cercle d'activistes tout le monde s'en fout...

Tant que l'on axera le changement de regard nécessaire sur le fait que les personnes soignées peuvent baiser à tour de bras sans protection, on ne changera pas le regard de la société sur les séropos, montrés comme des sérial baiseurs qui ne penseraient qu'à ça.

Si l'on voulait vraiement changer le regard des autres sur nous, il faudrait que nous acceptions de nous montrer librement tels que nous sommes, intégrés dans la vie sociale, professionnelle, amoureuse, amicale, familiale. Or, pour quelques personnes qui l'osent, combien d'autres qui s'enferment volontairement dans le non-dit, la culpabilité, la peur de l'autre ?

Le regard des autres est induit par ce que nous leur montrons. Montrons autre chose, et le regard changera.

Portrait de stylorouge

frabro je suis tout a fait d'accord avec toi ! et je pense a une série télé ! 

Portrait de lili16

En étant moi même en n'en parlant simplement, (comprendre avec simplicité et non facilité!) je suis parfaitement consciente de la difficulté d'aborder ce sujet pour beaucoup de séropositifs. Néanmoins je pense très sincèrement que si j'ai moi-même peur de ce que je suis ou si je crains moi-même d'en parler alors comment puis je esperer que la personne en face de moi change son point de vu sur les gens comme moi? Si je le dis ouvertement pour ma part. c'est pour donner la chance au autres de me poser des questions de parler du sujet avec moi une personne concernée! Je peux dire que dans 7 cas sur 10 les gens me parlent et son surpris, jentend souvent que j'ai une grande force de caractère mais ce l'est pas cela j'ai juste foi en la nature humaine

Portrait de frabro

Merci à stylorouge et lili16 d'avoir abondé dans le même sens que moi, c'est à dire à contre courant Laughing

Attendons le résumé du chat maintenant.

Portrait de frederic16

Je vie simplement beaucoups mieux en gardant mon secret(pas de stress,de discution inutile,etc,,,,,,,,,,,,,,,,)on verra peut-etre plus tard selon l evolution de l etre.Le Regard changera en son temps et il y aura peut-etre un vaccin d ici la.AMITIE

Portrait de romainparis

en parlant du sida comme d'une maladie chronique vous n'encouragez pas les gens à se protéger. Plus vous ferez des généralités avec le sida plus il y aura de contaminations.

Je pense que déterminer l'image du sida et de sa prévention par les discours du "tout capote" ou de "l'avis suisse" est totalement dépassé, voire même rétrograde. Tout comme présenter les s+  que sous les images du "seropotoutvabien" versus "seropotoutvamal".

Or, la société a fortement évoluée dans ses comportements sociaux. J'ai vu cette évolution. Pas les nouvelles générations qui elles, la vivent directement.

Je pense - donc je suis ? :) - que pour changer l'image des s+ et réduire les contaminations il faut accepter de diffuser ce message : "le vih ne vous rendra pas plus heureux".

Portrait de stylorouge

ce n'est pas une solution clair ! 

le vih ne vous rendra pas plus heureux ( c juste peut etre un slogan ! ) 

Portrait de frederic16

Pour les homos(le vih ne vous rendra pas plus heureux),car je crois que dans cette categorie ils sont un peu (beaucoup) foutiste(foutaise) pour la protection.Excuse-moi une verité non.Il faut voir l ensemble(pas de categorie)homo,hetero,etc...................et avoir de bonne pensée pour l IMAGE ou REGARD du vih.AMITIE

Portrait de detlevera

Je ne comprends pas cette volonté de changer l'image du VIH s'il s'agit seulement de dire que c'est une "maladie chronique", ou encore "indétectable = non contaminant" : risque de banaliser un virus pourtant pas banal.


Ces points ne devraient être abordés qu'en fin de communication si communication il y avait.

Et d'abord quelle serait la(les) cible(s) de cette communication ? "la société" est constituée d'un ensemble de groupes, eux mêmes constitués d'individus...

Ne faudrait il pas cibler les messages en fonction des cibles à atteindre ?

Peut on généraliser un discours ?

L'important serait de rappeler que cette maladie est mortelle (si si !), qu'il y a des risques de contracter d'autres maladies du fait d'un système immunitaire insuffisamment efficace (si si !), que le virus mute (si si !), que soigner les personnes atteintes coûte très cher à la collectivité, que les traitements sont lourds pour l'organisme (même si pour certains il s'agit "juste de prendre un cachet par jour et hop tout va bien")etc..... et que dès lors que l'on ne se protège pas en dehors d'une relation régulière, il y a un risque d'être contaminé.

Par ailleurs, je trouve que l'on n'a pas anticipé le fait que certains d'entre nous parviendraient à vieillir avec le VIH, et l'on commence à peine à évoquer le sujet. Tiens au fait comment vieillissent les personnes contaminées depuis de longues années ? Pas toujours très bien il faut aussi le dire.

Ha oui, "maladie chronique"...

En gros, il faudrait peut être que chacun craigne encore d'être contaminé (même si cela n'est pas suffisant pour autant).

Donc il ne faut peut être pas forcément montrer la maladie sous un angle "chronique", "traitements simplifiés par l'arrivée de nouvelles molécules", "dont on ne meurt plus", etc etc.

S'il s'agit de sensibilliser une masse aux risques : il faut faire état des risques et des conséquences inévitables en cas de contamination.

Quant à l'image des personnes contaminées...

Peut être qu'effectivement, une solution pourrait être que chacun(e) d'entre nous puisse communiquer son statut autour de lui(elle) pour susciter un dialogue autour de ce virus. Ce pourrait être un début c'est vrai.

Qui n'a jamais entendu un jour autour de lui une discussion à ce sujet ?

Si l'on peut y prendre part en apportant son expérience, cela peut être effectivement un super moyen de communiquer.

Mais cela reste à échelle reduite. C'est un début pourtant, c'est indéniable.

Néanmoins, tout le monde n'est pas nécessairement en capacité de discuter librement de son statut sérologique. Et je ne crois pas qu'il s'agisse de "s'enfermer volontairement dans le non-dit et la culpabilité, la peur de l'autre".

Enfin, c'est un autre sujet.

Comment faire autrement donc et de manière plus générale ?

Bien déjà que les médias diffusent leurs reportages se rapportant au vih à des heures de grande écoute, pour (peut être) fédérer un plus grand nombre et toutes tranches d'âges. 

Les médecins (de famille, scolaire pour les plus jeunes, du travail pour celles et ceux qui bossent...) devraient aussi davantage communiquer à ce sujet, et non pas se contenter de mettre des dépliants à disposition (ce qui est bien aussi).

Peut être le sujet pourrait il être davantage abordé dans les collèges et les lycées (et non pas sporadiquement comme cela est fait actuellement)

Pourquoi pas aussi faire intervenir davantage les associations en milieu scolaire ? Parler du vih et du vécu avec le vih, et donc également en terme d'images...

Peut être même faudrait il être plus téméraires et aborder le sujet dès le primaire, avec bien entendu un discours adapté.

Clairement, en ce qui me concerne, si je devais désigner une cible prioritaite aujourd'hui en terme de communication, indéniablement ce serait les jeunes.

Et par conséquent, le plut tôt on éduque, le mieux c'est ! 

Eux ont tout à vivre et à construire. Il faut donc les aider à se construire en leur donnant les moyens de le faire en connaissance de cause.

Portrait de romainparis

pour essayer de comprendre pourquoi les personnes ne se protégent pas. Je pense qu'il faut cibler ce côté-ci de la prévention, puisque dire aux personnes de mettre une capote n'est plus efficace. Dans les pays occidentaux, les personnes savent qu'il faut mettre une capote et nulles ne peut affirmer aujourd'hui qu'elles ne savent pas que le sida existe.

Je pense - c'est une théorie - que les personnes qui sont réellement bien dans leur peau, leur vie - je ne parle pas de celles qui font semblant, nombreuses - seront les moins enclins à prendre des risques. En déduction, je pense qu'il faut s'adresser en priorité à celles qui seraient tentées d'en prendre. Donc, leur dire que "le vih ne vous rendra pas plus heureux", en somme ne te complique pas plus la vie qu'elle ne l'est, sera plus parlant que de leur dire "fous une capote".

Je pense - c'est fatiguant parfois : ) - qu'il faut cibler les comportements liés à l'état d'esprit et non aux pratiques.

J'ai encore eu une expérience sur le terrain le week-end dernier et j'ai trouvé les gays - je parle de ce que je connais - plutôt malheureux. C'est pour moi un terrain favorable à la contamination. 

Portrait de jean-rene

Dans le même esprit que toi, Romain, j'aurais tendance à dire : "Le VIH ? Un problème de plus !"