Pharmacies : un outil contre les ruptures d’approvisionnement

7 Janvier 2016
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Les pharmacies françaises sont en train de se doter d'un logiciel informatique inédit pour mieux gérer les ruptures d'approvisionnement de médicaments. Ce phénomène de ruptures est en progression depuis dix ans et peut avoir des répercussions graves pour les malades. C’est ce qu’a annoncé (10 décembre) l'Ordre des pharmaciens. Au bout de 72 heures, l'outil, baptisé DP-ruptures (DP pour dossier pharmaceutique), signale automatiquement à l'industriel le ou les médicaments manquants, a expliqué Isabelle Adenot, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, lors d’une conférence de presse. "Trois mille pharmacies sur les 22 000 que compte la France métropolitaine et Outre-mer ont déjà adopté ce logiciel. Fin 2016, ce sont 15 000 à 16 000 pharmacies qui utiliseront cet outil", a-t-elle précisé, citée par l’AFP. Le DP-ruptures serait "sans équivalent dans d'autres pays", selon l'Ordre des pharmaciens. "Cet outil ne changera rien aux ruptures" de stocks, admet isabelle Adenot, mais elle insiste sur le fait qu'en anticipant les ruptures d'approvisionnement, les pharmacies seront mieux à même de les résoudre". Les ruptures d'approvisionnement, qui affectent aussi bien les pharmacies que les hôpitaux, sont devenues "un enjeu de santé publique". La France a connu dix fois plus de ruptures d'approvisionnement de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM) — c'est-à-dire ceux pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital ou représente une perte de chance importante pour les patients — en 2014 qu'en 2008. La durée moyenne de ces ruptures était de 94 jours, tous médicaments confondus, en 2013. Chaque jour, 5 % des médicaments sont en rupture. Les causes de ces pénuries sont multiples — problèmes de production, d'approvisionnement en matières premières, capacités industrielles, etc. —, dans un secteur concentré et mondialisé.