Plaidoyer pour l’hépatologie

16 Octobre 2022
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C’est un plaidoyer pour « une médecine durable en hépatologie » qu’a récemment défendu le professeur Fabien Zoulim, un des grands hépatologues français. Dans son texte, le professeur y rappelle que les « maladies chroniques du foie constituent une menace sanitaire majeure dans le monde, y compris en Europe ». « Elles touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde : les infections chroniques par les virus des hépatites restent un fléau avec 58 millions de personnes infectées par le virus de l’hépatite C (VHC) et 300 millions par le virus de l’hépatite B (VHB) », explique le médecin. De plus, « 10 % de la population est exposée à un risque de maladie du foie liée à l’alcool en raison d’une consommation excessive d’alcool ; en raison de l’augmentation continue de l’obésité et du syndrome métabolique, 25 % de la population présente une stéatose hépatique non alcoolique (…) Les maladies chroniques du foie sont responsables de plus de deux millions de décès par an dus aux complications de la cirrhose du foie et carcinome hépatocellulaire ». Le cancer du foie se classe d’ailleurs au 6e rang mondial pour la prévalence de cancer et au 4e rang pour la mortalité par cancer. Dans son texte, Fabien Zoulim mentionne une amélioration de la prise en charge, même si « l’accès à la transplantation et l’amélioration de la disponibilité des greffons restent difficiles ». Il note aussi l’impact de ces maladies sur la santé publique et sur l’économie et souligne que plusieurs phénomènes (consommation excessive d’alcool, épidémie d’obésité, concourent, maladies du foie non diagnostiquées ou non traitées dans certains groupes exposés à la précarité, etc.) concourent à ce que l’hépatologie soit « confrontée à une épidémie imminente, dans laquelle les inégalités socio-économiques et sanitaires se combinent pour affecter négativement la prévalence des maladies du foie, les résultats des traitements et les possibilités de recevoir des soins ». Pour le médecin : « La promotion de stratégies curatives efficaces, une optimisation des parcours de soins cliniques et de la prise en charge, des procédures de diagnostic innovantes aux nouvelles thérapies, devront répondre à plusieurs défis en santé publique, éthique, sciences humaines et sociales et économie de la santé ». Et de conclure : « Pour relever les défis futurs de la prise en charge globale de ces maladies dans le contexte d’un domaine en pleine expansion et évolution, il sera essentiel d’intégrer la recherche fondamentale, translationnelle et clinique de pointe pour évaluer de nouvelles thérapies et établir de nouvelles normes de soins pour les patients atteints de maladies chroniques du foie ».