Plan crack à Paris

26 Avril 2020
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Dans le contexte de la crise sanitaire sans précédent à laquelle notre pays est confronté, les pouvoirs publics, en lien avec les acteurs associatifs, sont particulièrement attentifs à l'accompagnement et à la prise en charge, dans de bonnes conditions, de ceux de nos concitoyens les plus vulnérables. Parmi ceux-ci, les personnes usagères de produits stupéfiants, particulièrement stigmatisées, font l’objet d’un suivi attentif, notamment celles qui sont en situation de rue », explique un communiqué (16 avril) de la Ville de Paris. Les acteurs-rices du Plan crack (préfecture de la région d’Île-de-France, préfecture de Paris, Préfecture de Police, Parquet de Paris, Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites addictives, Ville de Paris, Agence régionale de santé Île-de-France) se sont mobilisés pour assurer le maintien du fonctionnement des structures d'accueil et d'accompagnement intervenant auprès « des usagers-ères de crack et polyconsommateurs-rices en errance ». La Ville constate que les « structures d’addictologie, de réduction des risques et des dommages (Caarud et Csapa...) se sont réorganisées immédiatement avec des effectifs réduits, pour préserver la continuité de leurs missions essentielles d’accompagnement et de soin sur leurs lieux d’accueil et en rue, dans le respect des contraintes de distanciation sociale avec ce public particulièrement en difficulté (…) À ce jour, sur le territoire parisien, une vingtaine de structures spécialisées dans l’accueil et l’accompagnement des usagers de drogues (…) fonctionnent. Les missions et activités sont assurées de manière adaptée, intégrant le respect des mesures barrières et associant aussi une surveillance Covid-19. Les maraudes de réduction des risques et de médiation sociale sont maintenues et pour plusieurs renforcées, certains opérateurs ayant redéployé une partie de leurs équipes. Deux des trois bus mobiles circulent, et les tournées des maraudes ont été revues pour ajuster au mieux leurs interventions, indique le communiqué de la Ville de Paris. Les Csapa se sont recentrés sur la prescription, le suivi et la dispensation des traitements de substitution pour lesquels ils observent une augmentation des demandes de prises en charge depuis le début du confinement. La quasi-totalité des Csapa a mis place des téléconsultations. Les Caarud et l’association Safe poursuivent leurs activités de dispensation du matériel de prévention et de réduction des risques. Les distributeurs de matériel de réduction des risques jouent parfaitement leur rôle en période de confinement et ont été renforcés face à une demande en forte augmentation, détaille la ville. La salle de consommation à moindre risque - Espace Gaia - reste ouverte sept jours sur sept pour les usagers-ères injecteurs-rices qui sont toutefois nettement moins nombreux à la fréquenter depuis le début du confinement : 60 passages par jour au lieu de 400 avant le confinement, indique la Ville de Paris. « Cette baisse a plusieurs explications, dont celle de la réduction des postes d’injection à cinq et de la suspension des postes d’inhalation, suite à l’application des mesures barrières et de conduites à tenir en phase épidémique. Par ailleurs, les usagers en errance rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en produits (mendicité limitée, contrôles systématiques…). En parallèle, les services de police, toujours présents dans l’espace public, font le constat d’une diminution du trafic de drogues en rue ». Les deux espaces de repos parisiens accueillent chaque jour près de 45 usagers-ères. L’ARS Île-de-France a demandé dès mi-mars aux Csapa et Caarud de renforcer les accompagnements médico-sociaux des usagers-ères à la rue, en errance et d’augmenter les mises à l’abri à l’hôtel. « Les structures se sont ainsi réorganisées pour assurer un suivi des personnes hébergées incluant des passages quotidiens, un appui pour l’alimentation (livraisons de paniers repas, tickets services, etc.) et une surveillance de l’état de santé. Aujourd'hui 320 personnes sont suivies dans ce cadre. Cinquante-huit places supplémentaires sont ouvertes depuis vendredi 10 avril 2020, grâce à la réquisition, par le préfet de région, de deux hôtels en lien avec le Samu Social de Paris et avec l’appui de la Drihl. La Ville de Paris assure la sécurisation de ces hôtels. L’ARS Île-de-France finance le volet accompagnement médico-social du dispositif.