Plan "migrants" : une politique sans cap

3 Août 2017
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Le gouvernement a annoncé le 12 juillet 2017 un nouveau plan "migrants". Pour la Cimade, ce énième plan "ressemble à s’y méprendre à toutes les annonces distillées ces dernières années par la précédente majorité". "Il s’inscrit dans une politique de continuité, sans perspective à long terme, ni réel projet pour construire une politique migratoire respectueuses des droits des personnes", dénonce la Cimade. Le gouvernement a annoncé une série de mesures sur l’asile et les migrations, notamment le renforcement des effectifs dans les guichets uniques des demandeurs d’asile pour réduire des délais d’enregistrement qui ont atteint en moyenne plus de 35 jours en janvier 2017 au lieu du délai de trois jours prévu par la loi. Pendant cette période, les personnes n’ont pas de statut et n’ont pas accès aux conditions d’accueil pourtant prévue par le droit européen, pointe la Cimade. "La réduction annoncée des délais d’instruction des demandes d’asile ne doit pas se faire au détriment des droits des personnes et des garanties prévues par la loi", estime l’organisation non gouvernementale. Par ailleurs, "la création, en deux ans, de 7 500 places de centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ne permettra toujours pas d’héberger toutes les personnes en attente (début 2017, seulement la moitié des demandeurs d’asile était hébergée). Des mesures prises dans l’urgence qui ne vont pas améliorer l’accueil, par exemple dans le nord de Paris, où depuis l’évacuation du 7 juillet, déjà plus de 300 personnes campent à nouveau dans la rue". Une seule mesure donne satisfaction à l’ONG : "la création de 5 000 places d’hébergement provisoire pour les réfugiés statutaires". Mais cela ne suffit pas à la Cimade qui voit dans le nouveau plan une volonté d’"expulser plus vite et plus de personnes étrangères, quelle que soit leur situation ou leur pays d’origine".