Plus de féminicides qu'en 2018

29 Décembre 2019
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Le nombre de féminicides en France cette année a dépassé celui enregistré l'an dernier par le gouvernement avec 122 cas confirmés, selon un décompte de l'AFP. Les chiffres sont incroyables. En moyenne en France, une femme est tuée par son conjoint ou ex tous les trois jours, et ce malgré l'adoption régulière de mesures pour faire baisser les violences conjugales. Les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex, passés dans le langage courant sous le terme de « féminicides », sont le stade ultime des violences conjugales, dont sont chaque année victimes plus de 210 000 femmes majeures en France, selon les dernières données officielles. Au cours des six derniers mois, l’AFP a mobilisé ses journalistes à travers la France pour étudier en détail auprès des autorités (police, gendarmerie, parquets…) les cas présumés, en s'appuyant sur le décompte du collectif « Féminicides par conjoint ou ex ». La séparation reste le premier motif invoqué des meurtres (dans au moins 22,5 % des cas), devant les disputes (17 %), la jalousie (14 %). Vient ensuite la maladie/vieillesse (11 %), signe d’un phénomène qui touche également les seniors (les femmes âgées représentent près d'une victime sur cinq), selon le décompte de l'AFP. Face à la persistance de ces violences, le gouvernement a annoncé fin novembre une série de mesures, après deux mois de consultations dans le cadre d'un « Grenelle des violences conjugales ». Mi-octobre, les députés-es ont adopté une proposition de loi pour mettre en place, début 2020, le bracelet anti-rapprochement, qui permet de maintenir à distance les conjoints violents. Ces annonces ont été à la fois saluées et jugées insuffisantes par les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, qui ont notamment déploré que ces « mesures fortes » ne soient soutenues par « aucun budget » supplémentaire et que certaines « existent déjà mais ne sont pas appliquées ». Le gouvernement « passe à côté de l'urgence de la situation », a ainsi déploré l'association Osez le féminisme, cité par l’AFP.