Plus de tolérance en 2016

14 Avril 2017
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C’est toujours ça ! Le nombre d'actes racistes et antisémites a diminué en 2016, et la tolérance a progressé dans l'opinion, "malgré un contexte d'apparence propice au rejet de l'autre" notamment marqué par le terrorisme et l'arrivée de réfugiés, selon un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) présenté le 30 mars. Pour établir cet état des lieux annuel, la CNCDH s'appuie sur les chiffres des ministères de l'Intérieur et de la Justice et élabore son propre baromètre sur l'état de l'opinion. Il a été réalisé en 2016 du 17 au 24 octobre 2016 par l'institut Ipsos, précise l’AFP. En moyenne, policiers et gendarmes enregistrent, chaque mois, près de 800 plaintes portant sur des infractions commises "en raison de la race, de l'origine, de l'ethnie ou de la religion". Les données du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMI) "marquent une baisse significative pour l'année 2016". Selon les chiffres du Service central du renseignement territorial (SCRT), les "actions" et "menaces" à caractère antisémite, antimusulman et autre ont baissé de 44,69 % en 2016 (1 125 actes en 2016). Les actes antimusulmans ont chuté de 57,6 % en 2016 (182 actes), les actes antisémites ont reculé de 58,5 % en 2016 (335 actes). Cependant, "en matière de chiffres, on ne mesure que l'écume des choses", remarque la présidente de la CNCDH, Christine Lazerges, interrogée par l'AFP. "On estime que seuls 6 % des injures racistes seraient signalés aux autorités et 3 % seulement seraient enregistrés au titre de plaintes. Pour les menaces racistes, un tiers des faits seraient signalés et 19 % seulement seraient enregistrés au titre de plaintes", indique le rapport. "Il faut aussi lutter contre toute concurrence victimaire: il faut que les pouvoirs publics condamnent de la même façon l'antisémitisme, l'islamophobie, le sexisme, l'homophobie", a ajouté Christine Lazerges. La présidente de la CNCDH souligne aussi que certaines personnes cumulent les discriminations et que l'approche pénale devrait prendre en compte cette dimension pluridimensionnelle. La CNCDH a présenté son rapport au Premier ministre le 29 mars et a envoyé un questionnaire aux candidats à la présidentielle pour qu'ils se positionnent sur des questions touchant aux droits de l'Homme, comme la lutte contre la pauvreté, le droit d'asile ou encore la laïcité.