PMA : les évêques sont contre

27 Septembre 2018
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Dans une somme de près de 100 pages, publiée le 20 septembre et sobrement intitulée « La dignité de la procréation », la Conférence des évêques de France (Cef) dit — longuement — s’inquiéter de l’extension de la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires et aux couples de femmes. Le geste est politique puisque cette publication se fait à moins d'une semaine de la publication de l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) sur l'ensemble des sujets de bioéthique débattus lors des États généraux et alors que le gouvernement envisage que l'élargissement de la PMA figure dans la prochaine révision de la loi de bioéthique. Une telle extension « écarte dès le principe la référence biologique et sociale à un père », juge l'épiscopat dans cette déclaration, énumérant « cinq obstacles éthiques majeurs ». Les plus courageux-seuses peuvent les trouver dans le document épiscopal. Pour les évêques — tous ont signé la déclaration —, un des obstacles serait « le risque de marchandisation » et bien entendu que l’ouverture à la PMA serait le tremplin vers la GPA. Une inquiétude porte aussi sur une éventuelle transformation du « rôle de la médecine ». « Comment établir les priorités de soin et de son financement si le critère n'est plus celui de la pathologie médicale ? » L’amalgame avec la GPA a conduit, une nouvelle fois, le gouvernement à réagir. En réaction aux « inquiétudes » très calculées des évêques, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé sur Cnews que l'extension prévue de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, une promesse d’Emmanuel Macron en 2017, ne mènera pas à une autorisation de la gestation pour autrui (GPA). « C'est totalement faux, le président de la République l'avait dit lors de sa promesse » sur l'extension de la PMA, a-t-elle répondu aux évêques, notant que ce n'est pas parce que les mots se ressemblent « que ça a quelque chose à voir ». « C'est quelque chose sur laquelle les lois de bioéthique française sont très strictes. Ce n'est absolument pas la même problématique, arrêtons de tout mélanger », a encore insisté la ministre, dont ce ne sera sans doute pas la seule sortie sur le sujet. Du côté de l’Église catholique, cette prise de position publique et unanime vise bien à poser d’ores et déjà les champs du futur combat qu’elle entend mener contre ce projet. On semble bien en route pour un débat long et pénible comme l’on a connu avec l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.