PMA : Macron souhaite "un débat apaisé"

23 Octobre 2017
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Emmanuel Macron, qui avait promis au cours de sa campagne d'ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, a indiqué lors de son interview sur TF1/LCI qu’il souhaitait "un débat apaisé" dans le courant de l'année 2018. Il a indiqué que pour lui : il est "normal de reconnaître ce droit aux femmes seules et aux couples de même sexe". Le président de la République a néanmoins estimé que "sur ces sujets de société, le politique ne doit pas imposer les choix en brutalisant les consciences". Il avait estimé, en février 2017, lors de sa campagne, que les adversaires du mariage homosexuel avaient été "humiliés" lors du quinquennat de François Hollande car on ne leur avait pas suffisamment "parlé" (!). Sur la PMA, "je souhaite, que durant l'année 2018, nous puissions avoir ce débat de manière apaisée", a-t-il expliqué, rappelant que cela se ferait dans le cadre du passage en revue des lois de bioéthique. "Je lancerai ce processus dans les prochains mois" et il portera sur des sujets dont "chacun est d'une complexité extrême, il heurte les consciences, philosophiques, religieuses, personnelles", a relevé le chef de l'Etat, qui a insisté sur la nécessité d'avoir "une concertation apaisée". "Je serai le garant de l'apaisement de cette concertation", a-t-il promis. Quant à la gestation pour autrui (GPA), "je suis très sensible au respect de la filiation", c'est pourquoi "je suis contre la GPA parce que j'ai une conception de la dignité du corps de la femme". Cette conception "ne permet pas qu'on puisse porter un enfant pendant neuf mois pour le compte d'un autre", a-t-il dit, ajoutant : "Je souhaite qu'on ne puisse pas passer de la PMA à la GPA subrepticement". La formule peut surprendre voire inquiéter parce qu’elle entérine, de fait, un des arguments des opposants à la PMA pour toutes : que la PMA serait le cheval de Troyes de la GPA. Quant au débat apaisé, vu les arguments et les campagnes des opposants déjà lancés… on est dans le registre des utopies. On peut même parier que tout semble prêt pour que l’on revive les débats pénibles du mariage pour tous et leur homophobie crasse.