PMA, manif à Paris

9 Octobre 2019
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Les opposants-es au projet de loi bioéthique prévoyant l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires se sont rassemblés en nombre, dimanche 6 octobre, à Paris pour faire pression sur les sénateurs-rices, qui examineront bientôt le texte déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Selon la police, près de 42 000 personnes ont manifesté. Le cabinet Occurrence, mandaté par un collectif de médias pour fournir des chiffrages indépendants, évoque une participation de 74 500 personnes. Une vingtaine d’associations, dont « La Manif pour tous », avaient appelé à cette mobilisation contre la PMA. « Le processus n’en est qu’à son tout début. (...) Rien n’est joué. Et face à ce sujet-là, on ne peut pas rester passif. À chacun d’entre nous d’y réfléchir en conscience », a déclaré à la presse Ludovine de la Rochère, présidente de La Manif pour tous, durant la manifestation ; elle veut croire que le travail parlementaire débouchera sur un rejet de l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a expliqué dimanche 6 octobre sur LCI qu’elle n’était pas « surprise » par l’ampleur de la mobilisation, mais n’envisage pas de retrait du projet de loi. Côté politique, seuls-es quelques responsables de premier plan avaient annoncé leur venue. Parmi eux, figurent l’ancienne députée Front national Marion Maréchal et plusieurs élus-es Les Républicains, au nombre desquels le député européen François-Xavier Bellamy ainsi que les députés Julien Aubert et Guillaume Larrivé, tous deux candidats à la présidence du parti, dont l’élection aura lieu dimanche prochain. Le nombre de Français-es favorables à l’extension de la PMA progresse - selon une étude BVA publiée fin avril, ils étaient près de deux tiers (65 %), une part « en progression de dix points depuis 2014 qui culmine à son plus haut niveau », indique l’agence Reuters. Par ailleurs, lors des discours qui ont émaillé la manifestation parisienne, il a été annoncé que cinq autres manifestations du même type seraient organisées d’ici à l’été 202 : les 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin. Cette annonce a suscité critiques et commentaires puisque certaines dates sont celles de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), la Journée des droits des femmes (8 mars) ou encore la Journée de lutte contre l’homophobie (17 mai). Le député (non-inscrit) Mathieu Orphelin a parlé d’« indigne provocation ». « Toujours plus haut toujours plus loin dans la honte absolue ! Jamais nous ne leur laisserons la rue ! Organisons nous ! Soyons forts-es visibles fiers-ères prêts-es à riposter ! », a indiqué un message d’Act Up Sud-Ouest. De son côté, Florence Thune, directrice générale de Sidaction, a réagi : « 1er décembre ? 8 mars ? 17 mai ? Une ignorance de ce que représentent ces dates, de la provocation ou du mépris ? Quoi qu'il en soit, nous serons aussi dans la rue pour défendre nos luttes, nos droits, notre liberté ».