PMA : ouverture des hostilités le 24 septembre

22 Septembre 2019
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Le projet de loi bioéthique arrive mardi 24 septembre à l'Assemblée nationale, promettant des débats intenses voire houleux sur la mesure phare d'extension de la PMA à toutes les femmes. Le gouvernement voulait un débat apaisé… mais la droite ne l’entend pas ainsi. Les Républicains envisagent de la combattre comme ils ont fait lors des débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. Outre cette mesure emblématique concernant la PMA, le texte de 32 articles prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets sensibles comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Autant de thèmes qui suscitent des questionnements chez les députés-es de tous bords, en quête d'équilibre entre ce qui est possible techniquement et ce qui est souhaitable éthiquement. Depuis des mois, la majorité plaide pour un débat non « hystérisé » lors du marathon parlementaire qui se poursuivra jusqu'au 9 octobre. « C'est le texte de tous les dangers mais il a été très bien préparé », entre états généraux de la bioéthique et avis du Comité consultatif national d'éthique, a affirmé le chef de l'État, devant les parlementaires de la majorité. Mais l’opposition monte hors des murs du Palais Bourbon : une manifestation de protestation est programmée le 6 octobre, à laquelle certains élus LR ou RN entendent participer aux côtés de La Manif pour Tous et d’autres formations conservatrices. Jamais en retard d’une surenchère, l'épiscopat catholique a affirmé qu'il était du « devoir » des citoyens-nes de manifester, avant qu'un porte-parole explique que l’Église n’appelait pas formellement à descendre dans la rue. En fait, la crainte, c’est que le débat sur la PMA apparaisse comme le « match retour » de celui sur le mariage pour tous (perdu par la droite et les milieux catholiques). Lors des débats, trois ministres seront au front : une médecin, Agnès Buzyn, une juriste, Nicole Belloubet et une scientifique, Frédérique Vidal. Le groupe des « marcheurs » a constitué une task force (selon leur terme) avec deux chefs de file : Aurore Bergé et Guillaume Chiche, et pas moins de six rapporteurs-rices : Jean-Louis Touraine, Coralie Dubost, Hervé Saulignac, Philippe Berta, Jean-François Eliaou, Laëtitia Romero Dias. À droite, ce sont les opposants-es (certains-es déjà présents-es lors des débats de 2013 sur le mariage pour tous) qui auront la part belle. Les piliers LR Xavier Breton, Patrick Hetzel, Philippe Gosselin, Annie Genevard et Thibault Bazin seront les principaux-ales orateurs-rices. À leurs côtés, on devrait trouver d'autres opposants-es déterminés-es comme Agnès Thill, exclue de LREM pour ses « propos polémiques » et « pernicieux » sur la PMA, Emmanuelle Ménard (apparentée RN) et aussi Pascal Brindeau (UDI et indépendants).