PMA pour toutes : c’est reparti

9 Juin 2021
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« Nous y sommes enfin », s'est réjoui lundi 7 juin le ministre de la Santé Olivier Véran, en promettant devant l'Assemblée nationale que des couples de femmes et des femmes célibataires pourront « s'inscrire dans des parcours PMA dès la rentrée », une fois le projet de loi de bioéthique définitivement adopté à l'été. « Les textes d'application de la loi doivent être préparés dès à présent (...) afin que des couples de femmes puissent s'inscrire dans des parcours PMA dès la rentrée et que des premiers enfants puissent être conçus avant la fin de l'année 2021 », a déclaré le ministre, lors du coup d'envoi des débats en nouvelle lecture sur ce projet de loi qui doit ouvrir également la procréation médicalement assistée aux femmes seules. « Après près d'un an et demi d'une crise sanitaire qui a profondément bouleversé la vie des Français et la vie de cette assemblée, je ne peux m'empêcher de voir dans le retour de ce texte devant le Parlement le signe d'un pays qui regarde à nouveau l'avenir avec confiance, avec exigence », a ajouté le ministre, indique l’AFP. À droite, on reste sur la même posture. L’opposition de droite estime que « l'exécutif fait preuve d'une absence catastrophique de sens des priorités et des responsabilités ». Outre l'ouverture de la PMA, le projet gouvernemental prévoit une réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Alors que de nombreux-ses députés-es LR voient dans la PMA pour toutes le « cheval de Troie » de la gestation pour autrui (GPA, c'est-à-dire par mère porteuse), le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a rappelé que « l'interdit de la GPA reste pour le gouvernement une ligne rouge infranchissable ». Plus de 1 500 amendements sont au menu jusqu'à vendredi sur ce texte fleuve. Des associations LGBTI+ ont salué ce retour devant l'Assemblée nationale, tout en alertant « sur les trop nombreux manquements du texte ». « C'est évidemment un grand soulagement pour les milliers de femmes lesbiennes, solos et leurs familles", se félicitent dans un communiqué les associations parmi lesquelles l'Inter-LGBT, SOS Homophobie, Gaylib, l'association des parents gays et lesbiens (APGL). Mais les associations « alertent sur les trop nombreuses personnes qui restent en dehors du champ de cette révision ou qui font l'objet de nouvelles discriminations ». Elles déplorent les « trop nombreux manquements du texte tel que défendu par la majorité et le gouvernement ».  Elles s'inquiètent, par exemple, de « l'exclusion des hommes trans de l'accès à la PMA alors même que certains souhaiteraient et pourraient porter leur enfant, ceci en seule raison de l'indication du « sexe masculin » à leur état civil ».