Pologne : l’Onusida s’inquiète

1 Septembre 2020
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Inquiètude dans certaines sphères internationales de l’homophobie à la polonaise. Mi-août, l’Onusida s’est montrée extrêmement préoccupée par les témoignages révélant que des militants-es des droits LGBTI sont pris pour cible et arrêtés-es au cours de l’exercice pacifique de leur droit d’expression et de rassemblement. Par ailleurs, l’organisation onusienne s’alarme des informations qui lui parviennent indiquant que la population LGBTI est victime de discriminations, de répression et est prise comme bouc émissaire. L’Onusida a ainsi été informée qu’une manifestation organisée le 7 août contre la détention de Margot Szutowicz, une militante LGBTI placée depuis deux mois en détention provisoire, s’est soldée par des violences policières et plus de 50 arrestations. « Ces dernières viennent s’ajouter aux arrestations récentes de militant-es qui avaient accroché des drapeaux arc-en-ciel à des monuments publics. Ces mesures ont été justifiées tant bien que mal en invoquant l’article 196 du Code pénal polonais qui prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement à quiconque « offense les sentiments religieux de tiers en insultant publiquement un objet religieux ou un lieu de culte. » Les organisations internationales et européennes des droits de l’homme ont rappelé le droit à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique. Elles ont également souligné que tout le monde jouit du droit fondamental de ne pas être discriminé à cause de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son identité de genre », précise un communiqué de l’Onusida. Dans son communiqué, l’agence souligne que « le recours discriminatoire et abusif des organes d’application de la loi, peut dresser des obstacles considérables à la santé et au bien-être personnel, y compris à l’accès à la prévention, au traitement et aux services de soin du VIH ». « Il a été prouvé que la stigmatisation et la discrimination augmentent la violence, les abus et le harcèlement à l’encontre des membres de la communauté LGBTI et nuisent considérablement à leur santé physique et psychologique, ainsi qu’à leur bien-être, à leur intégration sociale et à leurs chances de trouver un emploi et d’accéder à l’éducation ou aux services essentiels. Ces actions en Pologne rognent la liberté d’expression et entravent l’égalité, l’état de droit et l’accès des personnes aux services essentiels lorsqu’elles se doublent d’une application discriminatoire de la loi au détriment des défenseurs-ses des droits humains », précise un communiqué. Et l’Onusida d’expliquer qu’elle « s’alarme (…) de l’intensification actuelle des persécutions envers la communauté LGBTI en Pologne ».