Pour un droit universel à la santé

15 Août 2021
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Alors que dans le monde, la Covid-19 circule plus vite que les vaccins, des chercheurs-ses, professionnels-les de la santé et du secteur associatif, engagés-es dans la lutte contre la Covid-19 demandent à la France de « soutenir leurs efforts dans cette bataille contre une épidémie qui a déjà fait trop de victimes ». Comment ? En épousant leur revendication d’un « droit universel à la santé ». « Nous réclamons un accès équitable pour les pays à ressources limitées et le développement de capacités régionales de production et demandons avec force que la France affirme sans ambiguïté son soutien à la proposition faite à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par l’Inde et l’Afrique du Sud sur la levée des brevets des traitements et vaccins contre la Covid et les transferts de technologies qui les complètent », expliquent les premiers signataires (dont Françoise Barré-Sinoussi, Gilles Brücker, Dominique Costagliola, François Dabis, Pierre Delobel, Christine Katlama, Michel Kazatchkine, Karine Lacombe, Odile Launay, Jean-Daniel Lelièvre, Pauline Londeix, Jérôme Martin, Christine Rouzioux, Willy Rozenbaum, Bruno Spire, les membres du TRT-5 CHV, etc.) dans une tribune publiée dans Le Monde, début juillet. « Seule une réponse mondiale coordonnée pourra mettre fin à la pandémie » et que l’absence actuelle d’un accès universel aux vaccins « favorise l’émergence de variants, possiblement plus contagieux, plus mortels, voire résistants aux vaccins, retardant toujours plus une sortie de crise, y compris dans les pays du Nord ». Ils-elles défendent « un droit universel à la santé » et rappellent que ce combat ne date pas d’aujourd’hui : « En 2001, notre mobilisation a abouti à la Déclaration de Doha qui reconnaissait le caractère prioritaire des impératifs sanitaires sur les règles commerciales en cas de situation d’urgence sanitaire nationale comme le VIH-Sida, le paludisme, la tuberculose et d’autres épidémies, favorisant ainsi l’accès aux traitements de millions de personnes. 20 ans plus tard, il est à nouveau urgent de prioriser la justice sociale et la solidarité sur la défense de la propriété intellectuelle ». Cette initiative militante sur un « droit universel à la santé » s’inscrit dans un contexte mondial particulier, notamment économique. Ainsi, la reprise devrait être plus rapide qu'attendu dans les économies développées, mais plus lente pour les pays émergents, en raison notamment de l'accès inégal aux vaccins anti-Covid 19. Ce constat est fait par le Fonds monétaire international (FMI). L’organisme international maintient bien sa prévision de croissance mondiale de 6 % en 2021, mais il pointe aussi de réelles inégalités. « L'accès aux vaccins est devenu la principale ligne de rupture divisant la reprise mondiale en deux blocs », souligne-t-il d’ailleurs, fin  juillet, dans ses prévisions économiques mondiales actualisées.  D'un côté, la plupart des économies avancées, qui ont accès aux vaccins et « peuvent s'attendre à une normalisation de l'activité cette année ». De l'autre, les pays qui n'y ont pas ou peu accès et « resteront confrontés à une résurgence des infections » à la Covid-19. Le produit intérieur brut (PIB) devrait donc progresser plus vite que prévu dans les économies développées, de 5,6 % en 2021 (0,5 point de plus que lors des dernières prévisions, en avril dernier). Par contraste, les marchés émergents et économies en développement devraient croître de 6,3 % cette année, une croissance forte mais moins qu'attendu (-0,4 point). En cause notamment, le fort ralentissement attendu de la croissance en Inde, à 9,5 % (-3 points), pays ravagé par une résurgence du virus à cause du variant delta. La situation se dégrade aussi pour la Chine, à 8,1 % (-0,3 point). Cette différence entre les deux blocs s’explique principalement par un « accès inégal à la vaccination », mais aussi du fait du « soutien budgétaire (qui) est beaucoup plus facile à maintenir dans les économies avancées qui ont un accès facile au financement ». C’est assez simple à comprendre, les pays qui ont un accès facile aux vaccins vont mieux résister à la crise sanitaire et probablement en sortir plus vite et ce d’autant que leurs ressources permettent d’honorer les dépenses sociales. A contrario, les pays dont les économies de marché sont émergentes (pays où le taux de vaccination est de 11 %) vont moins bien résister. Ce n’est pas un hasard si le FMI a récemment proposé un plan de 50 milliards de dollars pour vacciner au moins 40 % de la population mondiale d'ici la fin de l'année, en accentuant les efforts sur les pays où l’on vaccine peu actuellement. Le variant Delta « est une préoccupation importante. Même si nous en avons intégré une partie dans nos prévisions, il existe toujours un risque de baisse important, en fonction de l'évolution », a souligné Gita Gopinath, experte du FMI. Les variants, très contagieux, pourraient coûter 4 500 milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici 2025.

Commentaires

Portrait de jl06

Devrez etre une priorité absolue !  bien égoistement ,  Ou de là repartira tout les varriant qui vont suivres 

Pendant que nous avons des bréles qui manifestes contre tout ....honte à eux