Pour un « grenelle des finances »

17 Juin 2022
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« Il n'y a jamais eu autant d'argent distribué, d'argent promis, et contre tout cet argent, on devrait pouvoir exiger que ceux qui le reçoivent — entreprises, institutions — donnent en contrepartie des mesures favorables à l'égalité entre les femmes et les hommes », estime Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l'égalité (HCE) entre les femmes et les hommes, dans une interview, le 7 juin dernier sur France Info. Après le Grenelle des violences contre les femmes, l’ancienne journaliste Sylvie Pierre-Brossolette, qui préside cette instance consultative placée auprès de la Première ministre, appelle, aujourd’hui, à un Grenelle des finances, dans une tribune publiée dans Les Échos et des interviews dans les médias. Elle interpelle les politiques « de tous partis » à faire davantage : « Il n'a été question dans vos discours, tout au long de ces mois de campagne, que de hausses de salaires à venir, de financements de secteurs en difficulté, de compensations financières contre la hausse des prix, d'investissements mirifiques dans les filières d'avenir, le tout coûtant des centaines de milliards, et rien, ou presque, pour favoriser l'égalité entre les femmes et les hommes », déplore -t-elle dans sa tribune. Elle plaide pour un « financement public au service de l'égalité ». Le HCE appelle donc le gouvernement et les candidats-es aux législatives à « s'emparer de la question budgétaire pour donner une assise réelle » à la cause de l'égalité entre les sexes. En matière de dépenses publiques, « les milliards pleuvent comme jamais », mais « n'atterrissent pas » chez les femmes, déplore-t-elle. La crise de la Covid-19 en a été un bon exemple, souligne le Haut Conseil : les femmes ont été « en première ligne », mais « semblent avoir été oubliées » ensuite dans le plan de relance du gouvernement. Selon une étude de la Fondation des femmes citée par le HCE, « sur les 35 milliards d'euros du plan de relance fléchés pour des aides sectorielles, seulement 7 milliards ont été dédiés à des emplois majoritairement occupés par des femmes ».