Poursuite de l’état d’urgence

6 Octobre 2020
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Alors que les indicateurs de la Covid-19 virent au rouge, l'Assemblée nationale a donné son feu vert (1er octobre) à la prolongation controversée, jusque fin mars prochain, des moyens aux mains du gouvernement : des fermetures de restaurants à la restriction des déplacements. Après sept heures d'échanges émaillés de tensions, les députés-es ont adopté en première lecture ce projet de loi de prorogation par 26 voix pour, 17 contre et 3 abstentions, sans les suffrages de la gauche et de la droite. Il doit désormais être examiné par le Sénat, précise l’AFP. Pour « protéger les Français », « nous avons besoin de ce texte », même s'il limite les libertés publiques, a plaidé dans l'hémicycle le ministre de la Santé Olivier Véran, sous le feu de critiques venant de tous les camps. Même l'allié MoDem a haussé le ton et dit par la voix de la députée Isabelle Florennes son « extrême vigilance », redoutant que le projet de loi devienne « un cheval de Troie » attaquant les libertés. Pour l'heure, Paris et la petite couronne pourraient passer en zone d'alerte maximale dès lundi 5 octobre si la progression de l'épidémie se confirme. Cela supposerait d'y réduire les « interactions sociales de manière drastique », a averti le ministre Véran, lors d’un point presse. Entré en vigueur le 24 mars, l'état d'urgence alors nouvellement créé a été maintenu jusqu'au 10 juillet. Une loi organisant sa sortie est ensuite entrée en vigueur, avec des restrictions toujours possibles : sur la circulation des personnes ou des véhicules, l'obligation de tests pour les personnes arrivant ou quittant le territoire, l'accueil du public dans certains établissements ou encore les rassemblements. Il était prévu que ces restrictions cessent fin octobre. Face à l'accélération des contaminations, le gouvernement a déjà imposé de nouvelles restrictions et entende se donner les moyen légaux de le faire jusqu’en mars 2021 ; période qui comprend les prochaines élections départementales et régionales. Lors des débats, les parlementaires de différents groupes ont abondamment relayé les arguments de la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui a mis en garde contre le risque d' « atteinte disproportionnée » aux droits et libertés.